12 milliards de dollars pour inciter la diaspora cubaine à investir dans de petits projets

Les émigrés cubains pourront investir dans de petits projets sur l'île, culture d'oranges, de riz et d'avocats, la pêche, l'industrie légère... Le gouvernement cubain en a fait l'annonce mercredi 10 mars 2021 en proposant 503 projets, pour un montant total de 12 milliards de dollars. 

Le gouvernement cubain a annoncé (mercredi 10 mars 2021) mettre sur la table 12 milliards de dollars pour que les émigrés cubains puissent investir dans de petits projets. 

La culture d'oranges, de riz et d'avocats... figurent sur la liste des 503 projets proposés par le régime castriste en espérant motiver ainsi sa diaspora, pas moins de 1,5 million de citoyens émigrés dans 40 pays, la majorité aux États-Unis.

Il espère ainsi redonner un souffle très léger à une économie cubaine fragilisée entre autre par l'embargo américain et les lourdeurs bureaucratiques de son système.

Nous misons sur des projets de petite taille avec des investissements pouvant aller jusqu'à un million de dollars dans les secteurs de l'agriculture, la pêche, la manufacture et l'industrie légère.

Katia Alonso, responsable des investissements étrangers au sein du ministère du Commerce extérieur.

 

Toujours selon Katia Alonso, actuellement environ 280 sociétés étrangères, de 40 pays différents, opèrent à Cuba.

Chute du PIB de 11% en 2020

 

Cuba peine toujours à attirer autant d'entreprises étrangères qu'il le souhaite. L'embargo américain, la corruption, les pénuries et les lourdeurs administratives incitent peu à l'investissement. 

En février 2021, Cuba a annoncé que l'activité privée serait désormais autorisée dans la plupart des secteurs, une réforme majeure dans ce pays où l'État et ses entreprises dominent l'économie, durement touchée par la pandémie.

Les petites entreprises privées seraient donc autorisées à exercer dans quasiment tous les secteurs d'activité.

La mesure, dévoilée en août dernier par la ministre du Travail, Marta Elena Feito, a été approuvée vendredi 5 février en Conseil des ministres, selon le quotidien officiel Granma, du Parti communiste au pouvoir.

Simplement écrivait le 6 janvier 2021 le quotidien des Jeunesses communistes, Juventud Rebelde, le Cubain est désormais “un consommateur plus actif et défenseur de ses droits”.

La “révolution” monétaire entrée en vigueur le 1er janvier a consisté à supprimer le peso CUC (équivalent du dollar) pour ne laisser en circulation que le peso cubain (24 fois plus faible).

Il s’agissait en fait d’un prétexte trouvé par l’État pour cesser de subventionner une immense liste de produits – depuis le pain jusqu’à l’éélectricité́ et le gaz. Et accepter de “dollariser” un énorme pan de l’économie – cette économie informelle qui se nourrit d’importa-tions informelles.

Le Courrier international en date du 4 mars 2021 note : 

Depuis qu’a commencé timidement, il y a plus de vingt ans désormais, le processus de réforme économique qui devait autoriser l’activité économique privée et le travail indépendant, jamais l’État cubain n’avait annoncé pareil train de mesures de privatisation des secteurs de production de biens et de services. 

 

À brève échéance cependant, ces mesures ne seront rien d’autre qu’une béquille pour un système politico-économique soumis à une agonie aussi interminable qu’irrémédiable.

 

L’économie cubaine gagnerait aussi beaucoup à ce que prenne fin la politique d’asphyxie voulue par Trump et à ce que reprenne, avec Joe Biden, le dégel entamé sous Obama.