Insultes, mépris, violence, les gardiens de prison sont excédés

Face à face bon enfant jeudi matin devant le centre pénitentiaire de Ducos
Les gardiens du centre pénitentiaire de Ducos protestent ce matin devant l'entrée de l'établissement. Ils expriment leur lassitude face à la dégradation disent-ils, de leur condition de travail.
Actuellement 980 personnes sont détenues au centre pénitentiaire de Ducos, pour 569 places disponibles. Plus de 400 prisonniers de trop, voilà qui soulève à la fois l'indignation des détenus et la colère des gardiens. Ces derniers ne cessent de dénoncer la dégradation de leur condition de travail. Entre les insultes, les brimades, les rapports violents avec certains détenus, les gardiens expriment leur lassitude.

Des promesses...

L'administration pénitentiaire annonce 160 places supplémentaires sur le site même pour le début de l'année 2015. Chaque année, l'échéance est repoussée, tantôt à cause de contraintes budgétaires, tantôt pour des raisons techniques. "L'extension est prévue sur l'actuelle terrain de sport, il faut donc construire un nouvel espace de sport avant le début des travaux d'extension", dit Jean-Jacques Pairraud, le directeur du centre. Sans compter, une série de travaux pour améliorer les conditions de détention.

Blocage et perturbation prévisibles

Côté syndicat le ton est véhément : "160 places, c'est largement insuffisant, compte tenu du nombre de détenus, il en faudrait 400 de plus", estime L'UFAP, l'Union Fédérale Autonome Pénitentiaire (UFAP). "Si la seule manière pour se faire entendre est de bloquer, nous reviendrons devant les portes de la prison", disait en 2010 , Christophe Espartero de L'UFAP. Ce matin les gardiens décident de bloquer l'entrée de l'établissement, le mouvement est assuré par ceux qui ne travaillent pas car le personnel pénitentiaire n'a pas le droit de grève.