Création d'entreprise : "En France, on a moins le goût du risque"

Au premier plan, Claude Pompière, ancien président de la Chambre de Commerce de Fort de France, à ses côtés, Jean-Christophe Girondin-Pompière, chef de projet de l'association " Entreprendre Outre-Mer"
On ne naît pas entrepreneur, on le devient. Des associations donnent ainsi aux étudiants de commerce de France un aperçu sur ce qu’est l’esprit d’entreprise. C'est le cas du Club des Entrepreneurs à l’ESG Management School de Paris.
Rencontre avec Jean-Christophe Girondin-Pompière, le secrétaire général de l'association et chef du projet ''Entreprendre Outre-Mer".

Laurie-Anne Virassamy : Comment faîtes-vous pour diffuser la culture de l’entreprise à de jeunes étudiants en commerce ?

Jean-Christophe Girondin-Pompière : On met en place plusieurs types d’évènements, comme le « Start up day » par exemple. Des dizaines de startups se réunissent au même endroit. Les étudiants peuvent y échanger avec de jeunes entrepreneurs. Il y a aussi « Entreprendre Outre-mer » que l’on met en place en partenariat avec la délégation interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'Outre-Mer. C’est un évènement qui promeut l’entreprenariat ultramarin. On organise également des conférences. L’année dernière, on a reçu le président du MEDEF. Ce genre de manifestation permet la promotion de l’entreprenariat et de sensibiliser les étudiants à cette problématique.

Toutes ces actions sont-elles vraiment utiles ?

Oui, absolument. En plus des connaissances théoriques que l’on apprend à l’école, grâce à tous ces évènements, on se crée un carnet d’adresses avec les anciens élèves, les professionnels que l’on rencontre. On crée aussi des partenariats notamment avec l’ONG internationale Enactus : trois ou quatre fois par an, elle organise des séminaires dans l’Hexagone avec des partenaires, comme KPMG. En résumé, on a des compétences, un réseau professionnel qui s’accroît aussi avec les stages. C’est l’occasion de se rendre compte de la difficulté d’entreprendre mais il y a aussi des choses très intéressantes qui sont faites.

Avec le réseau Enactus, vous avez parfois l’occasion de côtoyer des étudiants étrangers. En termes de culture entrepreneuriale, qu’est-ce qui change entre la façon de faire en France et à l’étranger ?

La culture entrepreneuriale anglo-saxonne n’est pas la même que la culture française. On a moins le goût du risque. En France, il y a beaucoup de projets à visée humanitaire au sein d’Enactus. On a moins cette culture de l’entreprenariat mais je pense que les choses sont en train de changer. Beaucoup d’étudiants vont vers l’entreprenariat sociale où il y a moyen d’avoir un vrai modèle économique et réaliser des bénéfices tout en favorisant le progrès social et sociétal.