Un juge d'instruction français va enquêter sur l'accident de l'avion d'AirAsia le 28 décembre avec 162 personnes à bord en mer de Java, au large de l'Indonésie, a-t-on appris de source judiciaire.
Le parquet de Paris, qui avait lancé une enquête préliminaire sur ce drame du fait de la présence d'un Français à bord, a ouvert vendredi une information judiciaire pour "homicides involontaires", selon cette source. Un changement de cadre juridique motivé notamment par les premiers retours dans l'enquête préliminaire, et les éléments recueillis notamment auprès des autorités indonésiennes.
Une montée brutale puis un décrochage de l'avion
L'Airbus A320-200 avait décollé de la ville indonésienne de Surabaya pour Singapour et disparu des écrans radars environ une demi-heure plus tard, après avoir demandé à prendre de l'altitude en raison de conditions météo très difficiles. L'avion avait effectué une montée très brutale avant de décrocher et de tomber en mer, selon les éléments déjà recueillis par les enquêteurs indonésiens. Sur la base des données des boîtes noires - l'enregistreur des paramètres de vol et celui des conversations dans le cockpit - récupérées dans l'épave de l'appareil, ces enquêteurs ont transmis un rapport préliminaire à l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), obligatoire 30 jours après la date de l'accident.
Le pilote martiniquais était aux commandes
Jeudi, le Comité national indonésien de sécurité des transports a révélé que le copilote français Rémi Plésel était aux commandes de l'avion lorsque celui-ci a décroché, à la place du commandant de bord indonésien Iriyanto. Un enquêteur indonésien a indiqué que le pilote avait procédé à une brusque ascension avant que l'appareil ne décroche. En l'espace de 30 secondes, l'avion est passé de 32.000 pieds (9.700 mètres) à 37.400 pieds (11.400 mètres), avant de chuter pendant trois minutes.
La famille Plésel se réjouit
La famille de Rémi Plésel, qui avait demandé il y a une dizaine de jours la désignation d'un juge d'instruction, a porté plainte mardi à Paris pour "mise en danger de la vie d'autrui". AirAsia Indonesia, filiale de la compagnie malaisienne AirAsia, n'avait pas l'autorisation de vol pour la liaison entre Surabaya et Singapour le jour du crash, selon le ministère indonésien des Transports. "La famille de Rémi Plésel se réjouit de cette information judiciaire qui, nous l'espérons, aboutira à la manifestation de la vérité", a déclaré son avocat, Me Eddy Arneton. "Elle permettra enfin que l'on pose les bonnes questions à AirAsia", a-t-il ajouté.