Selon une étude menée par la Cellule Interrégionale d'Epidémiologie (CIRE) Antilles-Guyane, le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) apparaîtrait plus souvent en Martinique que dans l’Hexagone, à cause notamment de l'obésité.
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Ronflement, sommeil peu réparateur, somnolence pendant la journée,… sont autant de symptôme du SAOS. Il s’agit en fait d’une maladie respiratoire : pendant le sommeil, la respiration diminue, voire s’arrête. Des apnées de courtes durées qui peuvent se répéter plus d’une centaine de fois au cours d’une nuit ! Ces minis-apnées ne sont pas dangereuses en elles-mêmes, mais elles détériorent la qualité du sommeil. A terme, si le syndrome est sévère, il peut même se compliquer en maladie cardiovasculaire ou en diabète de type 2.
Une enquête inéditeRésultat : l’étude estime la population martiniquaise atteinte de SAOS sévère à 2,1%. C’est environ deux fois supérieur au nombre de personnes atteintes en France métropolitaine, même si des chiffres précis n’existent pas. Pourquoi une telle différence ? Sans doute à cause du nombre plus élevé d’obèses sur l’île. En effet, l’obésité est l’un des facteurs principaux pouvant causer l’apnée obstructive du sommeil. Il y aurait, en Martinique, 21,4% de personnes souffrant d’obésité (selon une enquête datant de 2003, donc ce taux a sans doute encore augmenté), contre 11,4% dans l’Hexagone. Enfin, le SAOS pourrait également s’expliquer par un facteur ethnique. D'autres enquêtes faites sur le sujet, notamment auprès de la population afro-américaine, présentent des résultats élevés. Enfin, selon l’enquête, le profil-type du patient atteint de SAOS serait celui d’une femme, ménopausée et obèse, même si les hommes sont aussi atteints et souvent de façon plus sévère.
L’importance d’une bonne hygiène de vie
Le SAOS est une maladie souvent méconnue et sous-diagnostiquée. La pression positive continue (PPC) constitue le traitement de référence pour aider le patient à respirer pendant la nuit. La perte de poids aide bien sûr également. Il revient donc au médecin généraliste de reconnaître et de prendre en charge cette pathologie avec son patient, notamment grâce à une bonne hygiène de vie.Source : étude menée par Scylia Alexis-Fardini, Thierry Fardini, Philippe Rose, Jean Vaillant, Dominique Courcier et Thierry Deblay, publiée dans le Bulletin de Veille Sanitaire de la CIRE Antilles-Guyane, janvier 2015.