Le PIB (Produit Intérieur Brut) a chuté en moyenne de 1,7% sur la période 2009-2013. Idem pour les emplois ! Le nombre de travailleurs est aussi en recul : -2,1%. L’économiste français Olivier Sudrie auteur d'un rapport sur la question, estime que la Martinique est encore en crise.
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Premier facteur : la baisse des investissements
Pour limiter les risques, nos entreprises ont été obligées de réduire considérablement leur plan de charge. Les patrons ne semblaient pas avoir d’autre choix, d’autant qu’ils avaient procédé, avant 2009, à une grosse série d’investissements.Deuxième facteur : la situation de l’emploi
La crise a provoqué une véritable saignée dans les sociétés. 4.000 postes ont été supprimés, rien que dans le privé, entre 2008 et 2013. Une montée du chômage qui a mécaniquement entraîné une baisse de la consommation, et qui entretient donc cette morosité ambiante.Troisième facteur : les choix politiques
Olivier Sudrie pointe du doigt la frilosité des collectivités locales. Leur soutien aux entreprises reste timide ! L'économiste s’appuie sur les chiffres. Des chiffres qui révèlent une prépondérance des recettes par rapport aux dépenses. Pour inverser la tendance, l'expert plaide pour une suppression, au moins momentanée, de la TVA. "Cela permettrait", dit-il, "d’injecter jusqu’à 240 millions d’euros dans l’économie martiniquaise".Des mesures audacieuses sont préconisées...
Autres propositions faites par l’économiste : la mise en œuvre de dispositifs de défiscalisation plus efficaces que ceux actuellement mis en place, ainsi qu’une amélioration de la formation et de la qualification de la main d’œuvre. L’objectif à terme est de booster la productivité et la rentabilité des entreprises et de permettre un meilleur partage des fruits de la croissance.Ces mesures augmenteraient le pouvoir d’achat d’une partie de la population. Mais la Martinique devra agir vite ! Condition imposée par Olivier Sudrie pour que le territoire retrouve son niveau d’avant 2009, et rattrape son retard sur la Guadeloupe. Avec un PIB en hausse de 0,3% entre 2009 et 2013, l’île-sœur semble avoir déjà tourné la page de la crise...