Malgré deux décisions de justice en sa faveur, la direction de la fourrière départementale n'a pas obtenu la libération des accès de l'entreprise bloquée par une grève depuis le 29 janvier 2015. C'est tout le problème de l'immobilisme des autorités dans les conflits sociaux qui est posé.
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En 1999 *le conflit à l'entreprise Toyota a ébranlé la Martinique au point de mettre l'île presque à feu et à sang. C'est dans ce contexte que le chef d'entreprise, Roger De Jaham interpelle le premier ministre en visite officielle à la Martinique (octobre 1999). "La Martinique a besoin d'un Préfet, en tout cas d'un homme qui agit en Préfet, garant des libertés de tous. Monsieur le Premier ministre, donnez-nous un Préfet !" Cette sortie déplaît à Lionel Jospin qui renvoie l'entrepreneur grande gueule dans les cordes.
Le problème est complexe à cause du lourd passé colonial de la Martinique disent les syndicats qui défendent l'idée de l'illégitimité des forces de l'ordre dans les conflits sociaux . "La police, les gardes mobiles, ont déjà fait trop de choses en Martinique, ils ont déjà trop agressé les syndicalistes, la dernière tuerie date de 1974 à Chalvet", rappelle Léon Bertide de l'UGTM (Union Générale de Travailleurs Martiniquais). Pour sa part, Marlène Hospice, chercheur en sciences humaines, pense qu'il s'agit là d'un schéma obsolète. "En 1960 on avait des forces de l'ordre qui étaient liées au colonialisme, aujourd'hui ce n'est plus le cas".
Dossier Conflits-sociaux by martinique1ere
Les décisions de justice ne sont plus appliquées
Des autorités qui renoncent à faire usage des forces de l'ordre dans les conflits sociaux, le phénomène n'est pas nouveau et persiste encore...Depuis le 29 janvier 2015, l'accès à la fourrière départementale, au Lamentin est bloqué malgré deux décisions du tribunal de grande instance de Fort de France qui ordonne l'expulsion des grévistes. Aucune avancée, en dépit des courriers adressés par le gérant de l'entreprise au Préfet. Devant l'immobilisme des pouvoirs publics, certains patrons n'hésitent pas à faire appel eux-mêmes à leur service de sécurité comme en décembre 2014 dans le conflit Roger Albert.Un lourd passé colonial selon certains syndicalistes
Les organisations d'entreprises en appellent à la responsabilité de chacun. "On est sur un tissu économique très fragile, il convient pour chacun de prendre ses responsabilités, d'agir en toute conscience par rapport à la situation économique du pays" déclare Céline Rose, présidente de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises de Martinique.Le problème est complexe à cause du lourd passé colonial de la Martinique disent les syndicats qui défendent l'idée de l'illégitimité des forces de l'ordre dans les conflits sociaux . "La police, les gardes mobiles, ont déjà fait trop de choses en Martinique, ils ont déjà trop agressé les syndicalistes, la dernière tuerie date de 1974 à Chalvet", rappelle Léon Bertide de l'UGTM (Union Générale de Travailleurs Martiniquais). Pour sa part, Marlène Hospice, chercheur en sciences humaines, pense qu'il s'agit là d'un schéma obsolète. "En 1960 on avait des forces de l'ordre qui étaient liées au colonialisme, aujourd'hui ce n'est plus le cas".
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*Le 26 mai 1999, débute en Martinique le "conflit Toyota", un conflit qui va ébranler la vie de l'île durant plusieurs mois et marquer tous les esprits pour très longtemps. Tout commence par une grève au sein de l'entreprise CCIE, concessionnaire de la marque Toyota. Très vite, l'absence de dialogue entre patrons et syndicalistes met le feu aux poudres : le cycle de la fureur est enclenché. L'affrontement déborde alors du cadre de l'entreprise et s'étend sporadiquement au reste de l'île : barrages, échauffourées et manifestations vont ponctuer les épisodes du conflit Toyota.