Fermeture du Marouba : la CDMT parle de "complot économique"

Le 12 mai dernier, l'hôtel Marouba était placé en liquidation judiciaire. Pour la CDMT (syndicat minoritaire au sein de la structure) les problèmes n'étaient pas nouveaux, mais ça n'a ému personne. Dans un courrier aux élus, la centrale parle de "complot" et "d'assassinat programmé de l'hôtellerie".
Le Marouba, alors propriété du groupe Nouvelles frontières TUI, avait déjà été placé en redressement judiciaire en 2004. "C'est un vrai complot économique parce que ça dure depuis un certain nombre d'années", accuse Félix Relotte, secrétaire général de la CDMT. "Déjà en 2004-2005, nous avons évité le licenciement de 54 travailleurs sur 86 (finalement 17 seront remerciés). Donc on sait comment les directions se sont organisées au Marouba pour liquider progressivement le personnel. Il y a trop de profiteurs dans l'hôtellerie !" Le syndicat s'est fendu d'un courrier qu'il enverra bientôt aux élus, relatant les problèmes récurrents de gestion au sein de l'établissement du Carbet, et le manque d'implication des représentants du personnel. Pour la CDMT les collectivités (Région et Département), les élus et le syndicat de l'hôtellerie étaient au courant de la situation. Sans compter la direction et les membres du comité d'entreprise.

Le Marouba finira-t-il en ruine comme le Kalenda ?

Un cas à rapprocher de celui du Kalenda pour la centrale, l'hôtel des Trois îlets liquidé en 2008. Pour Félix Relotte le Marouba risque bien de subir le même sort et de tomber en ruine, malgré les promesses avancées par la Région. Les responsables ? Ils sont nombreux selon la CDMT. Le groupe Nouvelles Frontières d'abord, qui aurait détourné la clientèle vers d'autres établissements de la Caraïbe. Le groupe Gad Errera ensuite, qui reprend la structure pour 1€ symbolique et dont le loyer annuel s'élève à plus de 600 000€. Le gestionnaire de l'établissement, qui aurait arrêté la commercialisation en 2013 sous prétexte de rénovation. Enfin la CDMT accuse également le tribunal de commerce de ne pas avoir conduit de consultations, tout en se prononçant très rapidement pour la liquidation (quand d'autres sont en redressement depuis des années).   

Ecoutez ce reportage d'Audrey Govindin :

Enr Marouba