À quelques mois des élections territoriales (6 et 13 décembre 2015), l'enseignant Thierry Ichelmann lance un ASC, (Appel à un Sursaut Citoyen). Comment passer d’une démocratie représentative à bout de souffle, à une démocratie participative effective ? Il s'en explique.
À quelques mois des élections territoriales (6 et 13 décembre 2015), l'enseignant Thierry Ichelmann lance un ASC, (Appel à un Sursaut Citoyen) dans un ouvrage présenté actuellement dans toute la Martinique. Au nombre de ses nombreuses interrogations destinées à susciter le débat : Comment passer d’une démocratie représentative à bout de souffle, à une démocratie participative effective ? Il s'en explique pour martinique.la 1ere.
Cet appel à un sursaut citoyen signifie à vos yeux, que les partis politiques ne font pas leur travail d'éducation de leurs militants, vous voulez donc le faire à leur place ?
"Vous savez, les politiques ne sont pas exclus de la démarche que je propose. Cela fait des années que je m’adresse à eux. C’est vrai que J’ai l’impression qu’ils ne m’entendent pas beaucoup. Que faut-il faire ? Faut-il continuer à les relancer sans cesse, en espérant qu’ils finiront par réagir, et que nous pourrons alors expérimenter un certain nombre de démarches, à destination de publics déterminés ? Où alors faut-il à un moment directement solliciter le citoyen, pour que ces expérimentations nécessaires puissent effectivement se mettre en place ? C’est donc ce choix, contraint et du reste nécessaire, que j’opère aujourd’hui. Ce n’est pas tout à fait le champ d’intervention des partis politiques, trop engagés à se battre pour le leadership. Néanmoins, les politiques sont sollicités pour accompagner les démarches, et faciliter leur mise en œuvre. Leur collaboration sera très précieuse". Comment espérez-vous mobiliser des citoyens qui ne croient plus en grand-chose ?
"D’abord se demander pourquoi il ne croit plus en grand-chose. Il a l’impression que le politique est davantage dans des stratégies d’expansion ou de maintien de pouvoir, plutôt que motivé par l’envie d’animer son territoire, de redonner confiance à la jeunesse, ou de remettre les gens en mouvement, encore moins de s’attaquer aux problèmes quotidiens des administrés. Il a l’impression de ne pas être entendu (propositions, protestations, abstention). On lui renvoie l’impression de ne pas être qualifié pour s’occuper de politique, qui serait une affaire de spécialistes.
Il s’agît donc de bien faire comprendre au citoyen que l’engagement électoral est un aspect de l’engagement politique ou citoyen, mais que celui-ci ne se réduit absolument pas à cela. Il est donc hors de question qu’il se laisse enfermer dans cet amalgame, dont la conséquence essentielle est son retrait de l’engagement citoyen, par déception. L’importance et la multiplicité des problèmes que nous rencontrons sont telles, que nous ne pourrons y faire face s’il n’y a pas un engagement massif de l’ensemble des citoyens, pour réfléchir, proposer, synthétiser, expérimenter, de manière collective. Le citoyen ne doit donc pas envisager son engagement citoyen comme un simple devoir responsable et solidaire, mais comme une absolue nécessité". Dans le débat qui précède les élections territoriales des 6 et 13 décembre prochains, de quelle sensibilité politique êtes-vous proche?
"Contrairement à tout ce qui s’est toujours passé jusqu’à maintenant, le citoyen devra donc adopter de nouvelles grilles de lectures, pour se positionner pour ces élections. Il doit prendre du recul face à toutes les pratiques et à tous les débats politiciens. Il doit chercher à décoder et à se faire une idée la plus juste possible des choses, afin de se déterminer en ses âmes et conscience. Il devra particulièrement tâcher de distinguer d’une part ceux qui se pensent les meilleurs, qui ont déjà "le" projet pour la Martinique, ceux qui confondent un projet collectivement élaboré avec le projet d’un groupe, de ceux d’autre part qui lui parleront du rôle du citoyen, de valeurs devant être collectivement partagées, de priorités à définir ensemble, d’expérimentations finalisées avec la population à mener, de qualité de vie, d’épanouissement des enfants, des jeunes, des personnes, des aînés, de consommation des produits du terroir…
Chacun doit aujourd’hui exercer son regard critique, sa mission citoyenne, pour ne pas permettre que les élections à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) soit une nouvelle occasion d’affrontement sans merci entre deux groupes, où l’on verrait les partisans et les séduits se prononcer pour un groupe, et les partisans et les outrés se prononcer pour un autre, et une grande majorité d’observateurs, de perplexes et de déçus s’abstenir. La CTM, qui ne correspond d’ailleurs pas à ce que le peuple avait désiré et choisi, doit néanmoins être un véritable outil de développement du pays Martinique. Tel est l’enjeu du Sursaut Citoyen auquel j’appelle aujourd’hui".https://www.facebook.com/pages/Thierry-Ichelmann/416705775156363?fref=ts
Thierry Ichelmann, 48 ans, est Professeur Agrégé de Mathématiques et Consultant en Ingénierie Éducative, Politique et de Développement. Ancien militant étudiant, il fut responsable de l’Association Générale des Étudiants Martiniquais (AGEM) dans les années 80.
Analyste reconnu des mécanismes électoraux, il est sollicité par nombre de groupes ou de candidats, et n’a de cesse de faire des propositions aux politiques et à tous les décideurs en général, pour contribuer à un développement équilibré et solidaire de la société martiniquaise. Thierry Ichelmann a récemment publié "Martinique, quels choix pour l’avenir ?" et "Un autre Monde nous est possible".
Cet appel à un sursaut citoyen signifie à vos yeux, que les partis politiques ne font pas leur travail d'éducation de leurs militants, vous voulez donc le faire à leur place ?
"Vous savez, les politiques ne sont pas exclus de la démarche que je propose. Cela fait des années que je m’adresse à eux. C’est vrai que J’ai l’impression qu’ils ne m’entendent pas beaucoup. Que faut-il faire ? Faut-il continuer à les relancer sans cesse, en espérant qu’ils finiront par réagir, et que nous pourrons alors expérimenter un certain nombre de démarches, à destination de publics déterminés ? Où alors faut-il à un moment directement solliciter le citoyen, pour que ces expérimentations nécessaires puissent effectivement se mettre en place ? C’est donc ce choix, contraint et du reste nécessaire, que j’opère aujourd’hui. Ce n’est pas tout à fait le champ d’intervention des partis politiques, trop engagés à se battre pour le leadership. Néanmoins, les politiques sont sollicités pour accompagner les démarches, et faciliter leur mise en œuvre. Leur collaboration sera très précieuse". Comment espérez-vous mobiliser des citoyens qui ne croient plus en grand-chose ?
"D’abord se demander pourquoi il ne croit plus en grand-chose. Il a l’impression que le politique est davantage dans des stratégies d’expansion ou de maintien de pouvoir, plutôt que motivé par l’envie d’animer son territoire, de redonner confiance à la jeunesse, ou de remettre les gens en mouvement, encore moins de s’attaquer aux problèmes quotidiens des administrés. Il a l’impression de ne pas être entendu (propositions, protestations, abstention). On lui renvoie l’impression de ne pas être qualifié pour s’occuper de politique, qui serait une affaire de spécialistes.
"Le citoyen ne doit donc pas envisager son engagement citoyen comme un simple devoir responsable et solidaire, mais comme une absolue nécessité".
Il s’agît donc de bien faire comprendre au citoyen que l’engagement électoral est un aspect de l’engagement politique ou citoyen, mais que celui-ci ne se réduit absolument pas à cela. Il est donc hors de question qu’il se laisse enfermer dans cet amalgame, dont la conséquence essentielle est son retrait de l’engagement citoyen, par déception. L’importance et la multiplicité des problèmes que nous rencontrons sont telles, que nous ne pourrons y faire face s’il n’y a pas un engagement massif de l’ensemble des citoyens, pour réfléchir, proposer, synthétiser, expérimenter, de manière collective. Le citoyen ne doit donc pas envisager son engagement citoyen comme un simple devoir responsable et solidaire, mais comme une absolue nécessité". Dans le débat qui précède les élections territoriales des 6 et 13 décembre prochains, de quelle sensibilité politique êtes-vous proche?
"Contrairement à tout ce qui s’est toujours passé jusqu’à maintenant, le citoyen devra donc adopter de nouvelles grilles de lectures, pour se positionner pour ces élections. Il doit prendre du recul face à toutes les pratiques et à tous les débats politiciens. Il doit chercher à décoder et à se faire une idée la plus juste possible des choses, afin de se déterminer en ses âmes et conscience. Il devra particulièrement tâcher de distinguer d’une part ceux qui se pensent les meilleurs, qui ont déjà "le" projet pour la Martinique, ceux qui confondent un projet collectivement élaboré avec le projet d’un groupe, de ceux d’autre part qui lui parleront du rôle du citoyen, de valeurs devant être collectivement partagées, de priorités à définir ensemble, d’expérimentations finalisées avec la population à mener, de qualité de vie, d’épanouissement des enfants, des jeunes, des personnes, des aînés, de consommation des produits du terroir…
"La CTM, qui ne correspond d’ailleurs pas à ce que le peuple avait désiré et choisi..."
Chacun doit aujourd’hui exercer son regard critique, sa mission citoyenne, pour ne pas permettre que les élections à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) soit une nouvelle occasion d’affrontement sans merci entre deux groupes, où l’on verrait les partisans et les séduits se prononcer pour un groupe, et les partisans et les outrés se prononcer pour un autre, et une grande majorité d’observateurs, de perplexes et de déçus s’abstenir. La CTM, qui ne correspond d’ailleurs pas à ce que le peuple avait désiré et choisi, doit néanmoins être un véritable outil de développement du pays Martinique. Tel est l’enjeu du Sursaut Citoyen auquel j’appelle aujourd’hui".https://www.facebook.com/pages/Thierry-Ichelmann/416705775156363?fref=ts
Thierry Ichelmann, 48 ans, est Professeur Agrégé de Mathématiques et Consultant en Ingénierie Éducative, Politique et de Développement. Ancien militant étudiant, il fut responsable de l’Association Générale des Étudiants Martiniquais (AGEM) dans les années 80.
Analyste reconnu des mécanismes électoraux, il est sollicité par nombre de groupes ou de candidats, et n’a de cesse de faire des propositions aux politiques et à tous les décideurs en général, pour contribuer à un développement équilibré et solidaire de la société martiniquaise. Thierry Ichelmann a récemment publié "Martinique, quels choix pour l’avenir ?" et "Un autre Monde nous est possible".