"Ce sont des retours volontaires", disent les dirigeants de la République Dominicaine à propos des milliers d'Haïtiens qui fuient le pays. Cette version officielle est reprise à l’attention des médias internationaux.
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"Ce sont des retours volontaires" : L’argumentaire de la République Dominicaine est désormais rodé ; c’est la version officielle, celle qui est reprise à l’attention des médias internationaux. On y apprend que "17.000 Haïtiens ont volontairement quitté la République Dominicaine pour retourner dans leur pays après l'expiration d'un plan de régularisation des résidents étrangers qui a laissé des milliers de candidats sans papiers". Le directeur général des services d'immigration, Rubén Paulino, précise : «"Nous avons comptabilisé 17.456 retours volontaires en six jours, et sur ce total 858 personnes sont retournées à Haïti à bord de bus affrétés par le gouvernement dominicain".
Dans cette communication officielle, aucune mention n’est faite des centaines de personnes parties en urgence parce que les pressions commençaient, bien avant l’expiration du délai qui leur avait été donné pour quitter le pays : location arrêtées, crédits dans les épiceries suspendus, menaces sur les biens et les personnes, la peur s’est s’installée…"Nous inciterons jusqu'au dernier moment au retour volontaire. Quand cette étape sera terminée, nous passerons au retour non volontaire", déclare sans fard un responsable de la présidence à Santo-Domingo, José Ramon Peralta. Le plan de communication consiste à faire croire que les haïtiens qui partent sont ceux qui étaient en situation irrégulière. Mais il apparaît que certains, même susceptibles d’être "nationalisés" n’ont tout simplement pas confiance dans les promesses de l’état dominicain.
Les autorités d’Haïti semblent démunies dans le bras de fer qui s’engage avec leur voisin. Le premier Ministre Evans Paul a annoncé aujourd’hui que l’Etat haïtien a déjà saisi le secrétariat général des Nations unies sur le dossier des migrants, particulièrement sur les cas d'apatridies.
"Nous ne pouvons pas gérer ce dossier au niveau binational. L'apatridie dépasse la compétence du gouvernement haïtien. Nous devons coûte que coûte nous référer aux instances internationales", a déclaré le chef du gouvernement. De son côté, Mirlande Manigat, ex-candidate et épouse de l'ancien président d’Haïti, appelle à l'unité politique pour faire face à cette situation. Dans une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle, Mirlande Manigat rapporte des témoignages particulièrement émouvants de ressortissants qui confient qu’ils sont partagés entre la peur, l'humiliation, l'incertitude et l’angoisse pour eux et leurs enfants.
Haïti. Une déportation en marche http://www.courrierinternational.com/article/haiti-une-deportation-en-marche
Un plan de communication bien huilé
Dans cette communication officielle, aucune mention n’est faite des centaines de personnes parties en urgence parce que les pressions commençaient, bien avant l’expiration du délai qui leur avait été donné pour quitter le pays : location arrêtées, crédits dans les épiceries suspendus, menaces sur les biens et les personnes, la peur s’est s’installée…"Nous inciterons jusqu'au dernier moment au retour volontaire. Quand cette étape sera terminée, nous passerons au retour non volontaire", déclare sans fard un responsable de la présidence à Santo-Domingo, José Ramon Peralta. Le plan de communication consiste à faire croire que les haïtiens qui partent sont ceux qui étaient en situation irrégulière. Mais il apparaît que certains, même susceptibles d’être "nationalisés" n’ont tout simplement pas confiance dans les promesses de l’état dominicain.
Les autorités haïtiennes semblent démunies
Les autorités d’Haïti semblent démunies dans le bras de fer qui s’engage avec leur voisin. Le premier Ministre Evans Paul a annoncé aujourd’hui que l’Etat haïtien a déjà saisi le secrétariat général des Nations unies sur le dossier des migrants, particulièrement sur les cas d'apatridies.
"Nous ne pouvons pas gérer ce dossier au niveau binational. L'apatridie dépasse la compétence du gouvernement haïtien. Nous devons coûte que coûte nous référer aux instances internationales", a déclaré le chef du gouvernement. De son côté, Mirlande Manigat, ex-candidate et épouse de l'ancien président d’Haïti, appelle à l'unité politique pour faire face à cette situation. Dans une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle, Mirlande Manigat rapporte des témoignages particulièrement émouvants de ressortissants qui confient qu’ils sont partagés entre la peur, l'humiliation, l'incertitude et l’angoisse pour eux et leurs enfants.
Haïti. Une déportation en marche http://www.courrierinternational.com/article/haiti-une-deportation-en-marche