13 pays de la caraïbe épinglés par l’Union Européenne sur une liste des Paradis Fiscaux

New Providence, Bahamas
Une liste des 30 pires paradis fiscaux au monde a été publiée le 30 juin par la Commission européenne dans le cadre d'actions à l'encontre des multinationales qui tentent l'évitement fiscal dans les pays membres.
Sur cette liste figurent 13 États des Caraïbes, qui ne font pas assez d'efforts pour limiter l'évitement fiscal : Grenade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, le Belize, les Bermudes, Saint-Kitts et Nevis, Anguilla, les îles Vierges britanniques, les îles Cayman, Montserrat et les îles Turks and Caicos.
 

L’OECS déterminée à faire retirer les pays de cette liste

L'Organisation des États des Caraïbes orientales a déclaré être déterminée à faire retirer ces 13 pays de la liste des paradis fiscaux publiée par l'UE (Union européenne). "Nous sommes résolument déterminés à faire retirer cette liste", a déclaré le président actuel de l'Organisation des États des Caraïbes orientales (OECS), Keith Mitchell, Premier ministre de Grenade. "Ce n'est pas une évaluation positive, c'est pourquoi nous ferons, ensemble, tout ce qu'il est en notre pouvoir pour l'éliminer et nous porterons l'affaire devant la Caricom parce que la Barbade figure également sur la liste", a-t-il expliqué. La Barbade fait en effet partie de la Caricom, mais pas de l'OECS.

Les paradis fiscaux européens absents de la liste

La liste inclut notamment la toute petite île polynésienne de Niue, où 1 400 habitants vivent en semi-subsistance, mais pas le Luxembourg, le paradis fiscal au sein même de l'UE. Si on y reconnaît certaines destinations bien connues, comme les îles Cayman, les îles Vierges britanniques et Guernesey, d'autres juridictions largement considérées comme des refuges fiscaux offshore brillent par leur absence. L'île de Jersey et la Suisse, par exemple, ne sont pas citées.

Monaco, le Liechtenstein et l'Andorre sont les seuls pays européens de la liste. La Commission a toutefois expliqué que la liste des 30 juridictions "non coopératives" n'avait comme ambition que de désigner des pays hors UE. Par conséquent, les Pays-Bas, l'Irlande ou le Luxembourg, tous sous le coup d'enquêtes des autorités de concurrence européennes, ne sont pas mentionnés dans le nouveau registre. Ces pays sont pourtant accusés d'offrir des accords fiscaux trop avantageux aux multinationales.
 

Méthodologie incorrecte

 "C'est une grande surprise pour nous, la méthodologie utilisée pour l'évaluation des pays est incorrecte et en réalité je pense que c'est plus gênant pour l'Union européenne que pour les pays visés", estime le Président de l’OECS. De son côté, Gaston Browne, Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, également sur la liste, a indiqué que le document était incorrect, et même ahurissant, étant donné que les législateurs, et notamment le Forum mondial, basé en Europe, avaient trouvé les pays caraïbes conciliants. "Il n'y a pas eu d'avertissement et nous notons également que les pays d'Europe avec lesquels nous avons des relations commerciales importantes, comme le Royaume-Uni, la France ou l'Allemagne, n'ont pas fait ce type d'évaluation", a-t-il précisé.