La CTM bouleverse les conseils municipaux

Aux Anses d'Arlet, l'ambiance est électrique au sein du conseil municipal.
Les élections à la Collectivité Territoriale de Martinique ont des conséquences sur les conseils municipaux. Certains sont aujourd’hui au bord de l’explosion car les consignes des maires ne sont plus suivies par les conseillers de la majorité.
Et si les élections territoriales de décembre laissaient durablement des traces dans les mairies ? Depuis plusieurs mois, à mesure des déclarations de soutiens, certains conseils municipaux se fragmentent. C'est le cas à Ducos, au Prêcheur, au Robert, aux Trois Ilets ou encore aux Anses d'Arlet.

Dans cette commune, deux adjoints et un conseiller municipal de la commune soutiennent la liste "Ensemble Pour une Martinique Nouvelle", alors même qu'Eugène Larcher s'est rangé du côté du Gran Sanblé. Le Maire a décidé de relever ces élus de leurs délégations municipales.

Regardez ce reportage de Sangha Fagour et André Quion-Quion :
Intervenants : 
Christian Larcher, 3ème adjoint au maire (Mouvement Arlésien Socialiste) 
Roger Badinos, 5ème adjoint au maire (Mouvement Arlésien Socialiste)

"​La parole du maire n'est plus sacré"

Les scrutins des 6 et 13 décembre ne sont pas des élections municipales. Les conseillers expriment clairement leur indépendance face au maire. "La conception patrimoniale du pouvoir municipal a complètement sauté", analyse le politologue Jean-Claude William. "Donc il y a une nouvelle indépendance des conseillers municipaux et, par conséquent, de la population vis-à-vis du maire. La parole du maire n'est plus sacré"

Ces élections à la CTM vont bouleverser le paysage politique martiniquais. "Il y aura un assez profond chambardement politique qui ira peut-être dans le sens de la simplification politique", prédit Jean-Claude William. "Il y aura deux ou trois grands groupes, à part le groupe dominant. Et puis les autres vont choisir tel ou tel groupe. Il y aura quelques dissidents qui vont se manifester. Les opérations de cette nature se font sur le moyen terme. Elles ne se font pas sur le long terme. Je ne vous dis pas qu'en 2016-2017, les choses vont changer. Je vous dis que le processus est en marche".