Les élections sont reportées à une date ultérieure

Affiches électorales pour la présidentielle dans les rues de Port-au-Prince, le 6 novembre 2015.
Les législatives et la présidentielle, prévues ce dimanche (27 décembre) en Haïti, ont été reportées à une date ultérieure par le Conseil électoral provisoire. Depuis plusieurs semaines, l'opposition dénonce des fraudes massives au premier tour au profit du candidat du parti du pouvoir.
Les élections législatives et l'élection présidentielle, prévues ce dimanche (27 décembre) en Haïti, sont reportées à une date ultérieure par le Conseil électoral provisoire (CEP). Aucune nouvelle date n'a été fixée pour la tenue de ces scrutins.

Ce report intervient alors que l'opposition dénonce depuis plusieurs semaines des fraudes massives au premier tour au profit du candidat à la présidence Jovenel Moïse, représentant du parti du pouvoir. Son adversaire Jude Célestin avait refusé de faire campagne avant la création d'une commission indépendante pour enquêter sur ces accusations. En réponse aux revendications de l'opposition, le président Michel Martelly avait décrété jeudi dernier (17 décembre) la création d'une "commission d'évaluation électorale".

Quoiqu’il en soit, le délai imparti pour la tenue des deux scrutins est très limité. Selon la constitution, la rentrée parlementaire est prévue le 11 janvier 2016 et la passation de pouvoir entre Michel Martelly et son successeur doit se tenir le 7 février.

Que va-t-il se passer ?

Ce report était souhaité non seulement par des partis politiques non inféodés au pouvoir mais aussi par de nombreuses associations. Beaucoup s’interrogeaient sur l’entêtement apparemment inutile et certainement improductif du CEP à poursuivre, dans une certaine surdité, un processus électoral totalement décrié.

L’opposition, de son côté, réitère son appui à une manifestation anti-gouvernementale, annoncée pour le 27 décembre 2015, contre le processus électoral, tel que conduit jusqu’à présent. Tout va dépendre maintenant du travail d’évaluation ou de vérification qui sera mené et de la pression que pourront exercer les secteurs démocratiques et populaires. Haïti, en pleine crise économique et sociale d’envergure, est désomais entré dans une zone politique d’incertitude.