Le monde de la publicité est toujours en crise

Affichage publicitaire sur les routes du sud Martinique
Sur le déclin depuis plusieurs années, le secteur de la publicité peine à se relever en Martinique. Pire, les difficultés se sont accentuées en 2015. En cause: la faiblesse de la demande, la perte de contrats importants et la concurrence des agences hexagonales.


Un secteur à bout de souffle ! Tel est le qualificatif utilisé par Franck Zaméo, vice-président de la délégation Antilles-Guyane de l’Association des Agences Conseils en Communication, pour qualifier le marché publicitaire local. Les chiffres sont évocateurs : le chiffre d’affaires global a diminué de 10% en 2015, et plusieurs dizaines d’emplois ont été supprimés dans le même temps . 

Et le problème ne date pas d’hier ! Depuis 2008, début de la crise mondiale, le secteur a perdu un tiers de ses revenus et la moitié de ses agences. Plusieurs causes expliquent cet essoufflement. Parmi elles, le départ d’importants contrats vers d’autres régions, comme celui d’Orange Caraïbes, désormais géré par la Réunion. La sanction a été immédiate: l'agence Publidom, qui gérait ce budget, a dû licencier une vingtaine de salariés l'an dernier. 


Les médias ont moins d'argent

Autre facteur : la diminution des supports de communication. Plusieurs panneaux d’affichage ont été retirés, conséquence d’une réglementation plus restrictive en la matière. Les sociétés locales doivent, par ailleurs, faire face à la concurrence de plus en plus forte des agences hexagonales qui les privent, parfois, de marchés importants. C'est l'une de ces agences qui a, par exemple, décroché le marché de la communication du nouveau réseau de transport de l'Espace Sud, Sud Lib.

Dernier élément important, les médias ont moins d’argent, et cela se ressent : le nombre de spots ou d’encarts dans les journaux est en nette baisse. Les tarifs aussi, sont, généralement, moins élevés.  

Des motifs d'espoir

Alors, la publicité est-elle vouée à disparaître en Martinique ? Pas si sûr, tempère Franck Zaméo qui voit dans l’arrivée, sur le marché, de jeunes talents une raison d’espérer. Une reprise n'interviendra pas avant deux ans, prédit-il, mais le publicitaire pense que la créativité de ces jeunes donnera un coup de fouet à une filière qui en a bien besoin.