47 cas de zika en Martinique : confirmation de l'épidémie

L'Agence Régionale de Santé et le ministère de la santé ont confirmé hier (15 janvier) la progression épidémique du zika en Martinique. 47 cas ont été recensés et 610 cas évocateurs ont été dénombrés. Les collectivités sont en état d'alerte.
Les chiffres le confirment. Une épidémie du virus zika est bel et bien déclarée. C'est ce qu'a annoncé l'Agence Régionale de Santé par voie de communiqué de presse. Une information reprise par le ministère de la Santé sur son site internet.

La Martinique est placée au niveau 2 - Transmission autochtone débutante du Programme de Surveillance, d'Alerte et de Gestion des Épidémies (PSAGE).

610 cas évocateurs

47 cas confirmés de zika ont été comptabilisés depuis le début de l'épidémie à la fin du mois de décembre. Une croissance particulièrement forte puisque dans son dernier bulletin épidémiologique paru il y a huit jours l'ARS dénombrait 12 cas en Martinique. "Les indicateurs de la surveillance du zika témoignent d’une circulation virale en nette augmentation sur le territoire de la Martinique".

"Les zones principalement impactées, connues grâce à la surveillance, restent le Centre de la Martinique, le Nord Caraïbe et certaines communes du Sud", précise l'ARS. Certaines communes de la zone comme Schoelcher ont déjà entamé la pulvérisation d'insecticide autour des habitations. La Collectivité Territoriale de Martinique a elle aussi réagi (lire encadré).

Par ailleurs, 610 cas évocateurs ont été recensés ces dernières semaines.
L'épidémie se concentre pour l'instant sur le centre et la côte Caraïbe.

Un cas de Guillain-Barré confirmé

Selon le ministère de la Santé, un patient souffrant du syndrome de Guillain-Barré a été admis au service réanimation du Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique. Il s'agit d'une des complications neurologiques provoquées par le virus zika. Cette complication se manifeste le plus souvent chez l'adulte.


Les femmes enceintes : population sensible

Les autorités sanitaires en ont profité pour rappeler qu'i il n'existe pas de traitement contre le virus. Caractérisé par un état grippal, des rougeurs des yeux et des éruption cutanées, le zika disparaît de lui même. Seuls les symptômes sont traités.

En revanche, des complications, notamment des cas de microcéphalie chez les foetus ont été constatées. Au Brésil, 3174 cas ont été recensés en 2015. Les femmes enceintes sont donc une population à risques. Le ministère de la Santé leur recommandent d'adopter des mesures de protection renforcées et de consulter sans délai en cas de symptômes.

La lutte anti-moustique pour freiner l'épidémie

Transmis entre les hommes par l'intermédiaire des moustiques de type Tigres, le virus du zika est similaire dans sa propagation à la dengue et au chikungunya. La lutte anti-vectorielle est donc primordiale pour lutter contre l'épidémie. Outre les mesures collectives, les autorités sanitaires appellent les particuliers à détruire les gîtes à moustiques et à se protéger contre les piqûres.

Un coup dur pour le tourisme

Comme souvent lors des épidémies majeures, les autorités sanitaires de chaque pays appellent leurs ressortissants à la prudence.

C'est notamment le cas des États-Unis. "Nous sommes en train de mettre en place une alerte pour tous les voyageurs" a indiqué Lyli Petersen, médecin en charge des maladies à transmission vectorielle pour les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies recommande déjà aux femmes enceintes américaines quel que soit leur trimestre de grossesse envisagé, de reporter les voyages dans les zones où se transmet le virus zika.

Un coup dur pour les acteurs du tourisme alors que les touristes en provenance d'Amérique du nord étaient en augmentation depuis quelques semaines.
La CTM prend des mesures
Dans un communiqué de presse diffusé hier (15 janvier), le président de la Collectivité Territoriale de Martinique a annoncé 4 mesures immédiates pour lutter contre l'épidémie de zika :

- sensibilisation de tous les personnels de la CTM et implication des personnels des cenntres médico-sociaux dans l'action spécifique en direction de la population et notamment des femmes enceintes.

- organisation d'une opération "répulsifs" dans toutes les structures de la Collectivité accueillant des personnes âgés, des enfants, ainsi que dans les différentes antennes de P.M.I.

- renforcement de la suppression physique des gpites au niveau du patrimoine immobilier de la CTM, particulièrement les établissements scolaires.

- intensification de la mobilisation sociale contre le virus zika, à travers des actions de proximité.

De plus la présidence de la CTM appelle la population à suivre strictement les consignes de prévention.