Depuis le 6 janvier dernier, Porto-Rico n’a plus un seul centime en caisse pour continuer à payer sa dette colossale de 72 milliards de dollars. L’île est en faillite et sa population fuit vers les États Unis.
"Nous n'avons plus les moyens de payer". Le 6 janvier dernier, Alejandro Garcia Padilla le gouverneur de Porto-Rico l'annonce publiquement sur CNN : Les créanciers de l'île ne seront pas remboursés. En effet, un paiement de quelque 36 millions de dollars qui devait être effectué par des organismes publics de développement et d'infrastructures n’a pas été honoré.
Il existe une technique qui permettrait à Porto-Rico de suivre l’exemple de la ville de Détroit, dans l’Illinois, qui en se déclarant en faillite en 2013 a pu se refaire une santé financière. Mais Porto-Rico n’étant pas un État fédéral, mais seulement un État libre associé, ne peut bénéficier de cette mesure. Le président Barack Obama serait favorable à une dérogation pour l’île endettée, mais jusqu’à maintenant le Congrès, Républicain, s’y oppose.
Autre solution, que Porto-Rico devienne le 51e État fédéral américain. La question avait été posée en 2012 et 61% des électeurs portoricains y étaient favorables. Mais l’administration américaine n’a pas donné suite.
L’État devant les tribunaux
Du coup les créanciers menacent de saisir les tribunaux. Lesquels pourraient contraindre l’État à geler le paiement des fonctionnaires et le financement des services publics. L’État de Porto-Rico est endetté jusqu’à l’asphyxie. Le montant total de cette dette s’élève à 72 milliards de dollars. C’est l’aboutissement d’une crise dans laquelle le pays s’enlise depuis dix ans.Une défiscalisation brutalement arrêtée
Tout commence en 2006 lorsque le congrès américain met fin brutalement à une loi de défiscalisation qui pendant 30 ans avait attiré dans l’île de puissantes industries- pharmaceutiques notamment – et procuré à Porto-Rico une prospérité incontestable. Sans état d’âme, les entreprises ont quitté l’île, allant chercher sous d’autres cieux des opportunités plus juteuses. Pour maintenir l’emploi et l’activité économique, Porto-Rico a alors opté pour l’endettement, entrant ainsi dans la spirale du surendettement jusqu’à la crise actuelle.Écoles, magasins, lignes d’autobus : tout ferme
L’ampleur de l’endettement se traduit par un délabrement visible et palpable de l’activité dans l’île. Par mesure d’économie, plusieurs écoles ont fermées, des lignes d’autobus ont été supprimées. On ne compte plus les commerçants qui mettent les clés sous le paillasson. Il y a quelques semaines le groupe Wal-Mart a décidé la fermeture de sept enseignes de supermarchés dans l’île. Quant au réseau de jeux vidéos "Game Stop", il a annoncé également la fermeture de ses 38 boutiques.Prendre l’avion pour les USA
Mais beaucoup tirent la sonnette de l’humanitaire pour décrire l’exode de plus en plus évident. De nombreux Portoricains, depuis dix ans que dure la crise, ont choisi d’immigrer vers les États-Unis à la recherche d’emplois et de situations meilleures. Ainsi le pays se vide de ses forces vives. 65.000 personnes partent chaque année.La question du statut de nouveau posée ?
Les Portoricains sont de nationalité américaine même s’ils ne participent pas directement à l’élection du président américain (ils votent cependant pour les Primaires des partis Républicains et Démocrates). Un statut d’État libre associé qui constitue selon certains, un frein à la sortie de crise.Il existe une technique qui permettrait à Porto-Rico de suivre l’exemple de la ville de Détroit, dans l’Illinois, qui en se déclarant en faillite en 2013 a pu se refaire une santé financière. Mais Porto-Rico n’étant pas un État fédéral, mais seulement un État libre associé, ne peut bénéficier de cette mesure. Le président Barack Obama serait favorable à une dérogation pour l’île endettée, mais jusqu’à maintenant le Congrès, Républicain, s’y oppose.
Autre solution, que Porto-Rico devienne le 51e État fédéral américain. La question avait été posée en 2012 et 61% des électeurs portoricains y étaient favorables. Mais l’administration américaine n’a pas donné suite.