30 % des sapeurs-pompiers de Martinique sont vaccinés, les opposants à l'obligation vaccinale poursuivent leur bras de fer avec leur Etat-Major

Les sapeurs pompiers déposent leur blouson et tee shirt devant la CTM
En Martinique, les soignants, dans leur majorité sont opposés à l'obligation vaccinale. 30 % des sapeurs-pompiers sont vaccinés, au moins autant parmi les soignants du CHUM. Les pompiers non vaccinés poursuivent leur partie de bras de fer et en appellent au "soutien de la population".

L'incompréhension et la crainte d'une 5e vague minent les directions, que ce soit celle du CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique) ou l'Etat-Major du STIS de Martinique (Service Territorial d'Incendie et de Secours). 

Au CHUM, 25 % du personnel soignant est vacciné selon les chiffres du centre de vaccination de l'hôpital. 60 % selon l'ARS (agence régionale de santé) de Martinique. 

Sans doute plus que 25 % car nous n'avons pas encore le nombre de personnes qui a été vacciné en dehors de notre centre. Mais il faut savoir que le nombre de malades du Covid ne baisse pas beaucoup, nous admettons encore régulièrement 20 personnes aux urgences dont 10 sont hospitalisées. Je ne comprends pas que le personnel ne soit pas plus vacciné surtout lorsque l'on voit les patients mourir étouffés à cause du virus.

Benjamin Garel, directeur du CHUM

 

Le directeur du CHUM relève que l'absentéisme du personnel soignant est conséquent. Épuisés physiquement et psychologiquement, les soignants n'en peuvent plus. 

Pour l'heure l'obligation vaccinale est reportée aux Antilles mais jusqu'à quand ? 

30 % des pompiers vaccinés 

 

Avec 30 % des sapeurs-pompiers vaccinés, le STIS de Martinique a mis en place depuis le 2 septembre 2021 des autotests toutes les 72 heures pour tout le personnel des centres d’incendie et de secours, de l’état-major, du centre de vaccination du lamentin et de l’atelier territorial.

Cette disposition permet de limiter le risque de diffusion du virus et donc de formation de foyers de contamination.

Ces tests, en plus de la distanciation et des mesures barrières, seront utilisés tant que la situation épidémique le nécessitera.

Par ailleurs, nous poursuivons un travail de pédagogie sur le risque de contamination par le virus et les moyens de s’en prémunir dont la vaccination.

 

Nous avons tenu récemment une visio-conférence avec la participation de 5 experts (épidémiologiste, biologiste, psychiatre, assistant social, chercheur universitaire sur les réseaux sociaux) et qui a été suivi par près de 200 agents.

 

Nous avons également tenu des réunions d’écoute et d’information dans les centres d’incendie et de secours pour relayer l’encouragement de nos autorités à aller vers la vaccination.

 

De l’avis des experts épidémiologiques, le risque que nous subissions une nouvelle vague aussi grave que la vague actuelle liée au variant Delta est élevée.

Colonel Tyburn, directeur départemental des services d'incendie et de secours de Martinique

 

Une partie de bras de fer 

 

Obligatoire à partir du 11 octobre 2021, la vaccination est rejetée par 70 % des pompiers, volontaires et professionnels. 

Nous avons un protocole sanitaire très strict dès notre prise de garde entre l'auto-test, les masques FFP2, le kit covid et nous suivons précisément ce protocole. Les autorités n'ont donc pas à nous imposer le vaccin. Nous resterons sur cette position tant que nous n'aurons pas gain de cause.

Dwevan Delivry, secrétaire général FO sapeurs-pompiers de Martinique.

 

"En position de force"

 

Pour l'heure pas de démission dans les rangs des sapeurs-pompiers, seulement plusieurs demandes de départ à la retraite dans ce contexte. 

Nous demandons aux autorités de revenir à la raison et de comprendre que l'obligation vaccinale ne pourra pas être appliquée ici. Ce n'est pas facile pour nous d'être dans cette situation, avec cette constante pression de la suspension des salaires si nous ne nous vaccinons pas. Nous allons appeler la population et les élus à nous soutenir. Il faut savoir qu'après chaque pic de vaccination, nous observons et j'ai aussi observé un pic d'interventions pour des effets secondaires. Certes, ce n'est pas systématique mais cela existe. Pour nous la solution, ce sont les traitements proposés par les médecins dès les premiers symptômes.

Dwevan Delivry, secrétaire général de FO pompiers de Martinique.

 

Comme pour le CHUM, direction et personnel du STIS restent suspendus aux décisions gouvernementales. 

Mais comment imaginer la suspension de salaire voire de contrat d'un personnel qui vient au secours de la population martiniquaise jour et nuit avec des effectifs qui seraient en diminution ? 

J’espère un sursaut salutaire des sapeurs-pompiers. J’attends que chacun fasse résolument le choix de se faire vacciner contre la Covid-19 sans qu’il soit nécessaire d’y être contraint.

Colonel Tyburn directeur départemental du STIS.