Le week-end du 6 août 2022, 3 homicides ont été enregistrés à Sainte-Lucie. Parmi les victimes, une retraitée âgée de 72 ans qui vivait à Choiseul, l’une des communes les plus paisibles de l’île. Son corps a été retrouvé ligoté sous son lit à côté du cadavre de son chien. L’assassin court toujours.
À Sainte-Lucie, les homicides ne sont pas uniquement une affaire de gangs. Parmi les 41 homicides déjà enregistrés en 2022, il y a des femmes, des jeunes, des personnes âgées et un policier. Toutes les communes du pays sont touchées par la violence.
Selon le commissaire de police, dans le passé, ses services pourraient compter sur la coopération des témoins oculaires. Aujourd’hui, ils refusent de parler par peur de représailles.
Le financement pour créer un programme pour la protection des témoins n’a jamais été voté par le gouvernement. La police prend l'initiative de demander aux homologues de l’étranger de protéger les témoins.
Les capacités scientifiques manquent cruellement
À Sainte-Lucie, il est impossible de réaliser des analyses ADN, de mener les enquêtes contre la cybercriminalité, ou de faire l'expertise balistique, or la majorité des crimes sont commis par arme à feu.
Les expertises et les matériels ne sont pas disponibles sur place. Sans recours aux avancées technologiques et à la coopération internationale, il est presque impossible pour nous, par exemple, d'empêcher l’importation et la circulation des armes à feu.
Milton Desir, commissaire de police de Sainte-Lucie
Des initiatives inefficaces
Les agents du système de sécurité régional (RSS) basé à Barbade ont réalisé une mission de 3 semaines à Sainte-Lucie afin d’étoffer les patrouilles quotidiennes. La mission était trop courte pour être efficace.
À Sainte-Lucie, où la plupart des homicides ne sont pas élucidés, les prières, les manifestations et les consultations se multiplient. Elles sont inefficaces face aux criminels, bien armés, dont l'organisation dépasse déjà la capacité des forces de l’ordre du pays.