Le premier tour des élections territoriales, le 13 juin 2021, est une date très proche et très éloignée à la fois, les jeux étant loin d’être faits, la confusion continuant de régner sur le paysage politique
A ce jour, six personnalités ont déclaré être tête de liste aux élections territoriales ; Par ordre d’apparition : Alfred Marie-Jeanne, Béatrice Bellay, Max Orville, Philippe Petit, Philippe Jock et Daniel Robin. Il faut s’attendre aux prochaines annonces de Jean-Philippe Nilor, Serge Letchimy et Catherine Conconne.
Les prétendants à la gouvernance de la Collectivité Territoriale de Martinique seront tous connus d’ici le 10 mai 2021, date limite de dépôt des candidatures. Rien n’indique que les candidats déclarés iront jusqu’au bout de leur souhait. Faute de sondages d’intention de vote, trop coûteux à réaliser sur notre territoire, il est quasiment impossible de prendre le pouls de l’opinion publique. En revanche, rien n’interdit d’envisager le profil de la campagne.
Le président sortant du conseil exécutif est candidat à sa succession. Ses adversaires lui reprochent une candidature de trop et son âge. Lui met en avant son bilan et son expérience. Le mano a mano d’Alfred Marie-Jeanne avec Serge Letchimy semble se reconstituer.
La fin de la bipolarisation entre MIM et PPM ?
Deux forces émergentes se positionnent comme les arbitres de cette confrontation et proposent une alternative à la supposée bipolarisation entre MIM et PPM : Péyi’a, composée de dissidents du MIM et de militants se reconnaissant dans la thématique de l’écologie politique ; et Ba péyi’a an chans de Yan Monplaisir, voulant rassembler au-delà de la droite des personnalités désireuses de dépasser les clivages habituels.
Il faut compter également avec des formations absentes de la CTM. La fédération socialiste, depuis son départ de la coalition Ensemble pour une Martinique nouvelle, cherche de nouveaux points d’ancrage et un projet convaincant avec Béatrice Bellay. Les Républicains de Fred-Michel Tirault, le maire de Saint-Esprit, veulent peser dans le débat. Pas nécessairement en constituant une liste, mais en s’intégrant dans une alliance.
L’alliance est nécessaire mais insuffisante
La logique de l’alliance est impérative. Nul n’est en mesure de l’emporter seul, le paysage politique étant beaucoup trop fragmenté. Il reste à définir les contours et le contenu des coalitions à venir, ce type d’entente donnant parfois des résultats décevants.
Hormis les courants politiques constitués, il faut compter avec les forces émergentes de Philippe Jock, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, et de Daniel Robin, conseiller sortant. Deux chefs d’entreprises mettant en avant le développement économique et la fin des disputes idéologiques.
Le premier tour est prévu dans moins de 90 jours. Une échéance très proche et, en même temps, très lointaine, le brouillard restant le trait prédominant de notre météo politique.