Les activistes de "Moun" appellent à porter plainte contre les responsables de l'empoisonnement au chlordécone

Olivier Berisson, porte-parole de "Moun" (Mai 2018).
Dans une vidéo publiée ces dernières heures sur les réseaux sociaux, Olivier Bérisson, le président du groupe activiste "Moun", invite les habitants à porter plainte contre les responsables de cet empoisonnement au chlordécone en Martinique.
En Martinique (comme en Guadeloupe), les sols sont contaminés pour plusieurs années par le chlordécone, un pesticide ultra-toxique, un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité) et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Les perturbateurs endocriniens font partie de notre environnement et de notre quotidien en Martinique. Ils agissent sur la thyroïde, le pancréas ou les testicules et peuvent avoir des conséquences comme les troubles de la fécondité par exemple. Le terre est polluée, l'eau également, la chaîne alimentaire est touchée...La mobilisation vient tous azimuts désormais pour informer et dénoncer.

La colère s'exprime notamment par la voix des activistes de "Moun", Olivier Bérisson, le président du groupe, invite les habitants de l'île à porter plainte contre les responsables de cet empoisonnement au chlordécone en Martinique, ce vendredi (13 juillet 2018).
"Nou ka apelé moun matinik a fè nich fonmi rouj a dézè laprémidi", indique Olivier Berisson. Rendez vous au jardin Desclieux à Fort-de-France (14h). Les organisateurs recevront un modèle de plainte à déposer au palais de justice.
 

Une gestion de l'État mise à mal


Cette mobilisation de "Moun", intervient quelques jours après les déclarations d'Eric Godard, l’ancien chargé de mission de plan chlordécone en Martinique, qui parle d’une mauvaise évolution de la façon dont le dossier est traité par l'État. Moins de transparence, moins d’actions concrètes. C’est ainsi qu’il dénonce : "des déclarations contradictoires révélant une certaine distance avec la vérité et les faits n’ont conduit qu’à discréditer toujours plus la parole de l’État"...