Les condamnations continuent à la suite de la violente agression qui s’est déroulée dans l’enceinte du Centre Hospitalier Universitaire de Fort-de-France jeudi 24 mars 2022. En marge d’une réunion entre le nouveau Directeur Général Jérôme Le Brière et les organisations syndicales du CHUM, des manifestants qui voulaient accéder à la salle de réunion, ont lancé un produit corrosif sur des personnes présentes dont des agents de sécurité touchés au visage. Conséquences, certains d’entre eux risquent de garder des suites de cette agression, des séquelles graves irréversibles.
Des "Allégations véhiculées par certains responsables de l’intersyndicale"
Le syndicat "CGTM-Agents de Sécurité" dénonce de la manière la plus vigoureuse, les actes de violence survenus le Jeudi 24 Mars 2022 et les allégations véhiculées par certains responsables de l’intersyndicale, tendant à faire croire à l’opinion publique que se seraient les collègues assurant l’exécution des directives du donneur d’ordre, qui seraient à l’origine de ces violences. Tous les collègues Agents de Sécurité exerçant au CHUM, apportent sans réserve leur soutien aux collègues touchés, dont certains risquent de perdre la vue, alors qu’ils n’exerçaient que leur fonction. Continuellement agréssé.e.s verbalement et menacé.e.s physiquement par une partie de ceux et celles dont nous avons en charge la sécurité, nous avons toujours su rester professionnels. Nous attendons que l’auteur de cet acte inqualifiable en assume la responsabilité, à la hauteur des conséquences de son méfait.
Yvanes Raspette - CGTM – AS (29 mars 2022)
A travers ce communiqué, c’est toute la profession d’agents de sécurité qui remercie la solidarité exprimée et se lève comme un seul homme, face à ces « actes inqualifiables » aux yeux du conseil départemental de l’ordre des médecins. A son tour, il "condamne sans réserve et avec la plus grande fermeté " et " souhaite que ces agissements soient sanctionnés avec la plus grande sévérité".
Pour l’Odre, " l’hôpital se doit de rester toujours un lieu sanctuarisé où la sérénité devrait constituer le lien fondamental qui doit unir soignés et soignants".
Un "Sentiment d’insécurité"
De tels agissements et de telles dérives au sein de notre hôpital ne pourront qu’amplifier le sentiment d’insécurité existant déjà dans l’esprit des soignants et des soignés, sentiment qui inévitablement ne contribuerait qu’à altérer davantage l’attractivité pour notre territoire, pour tout médecin qui souhaiterait venir se mettre au service de notre population et de nos patients. Les premiers qui auront à souffrir de telles conséquences seront nos patients et notre population.
Conseil départemental de de l’Ordre des médecins de Martinique – 28 mars 2022
Quant au Syndicat des Médecins de la Martinique, il déplore dans une communication publique du 28 mars 2022, une "escalade de la violence". Mais le SMMq promet de continuer à œuvrer « pour reconstruire, nos équipes et nos projets, dans un seul espoir, réussir à ramener de la sérénité afin de travailler ensemble à préserver nos établissements de soins ».
Nous devrions tous concentrer notre énergie pour assurer la qualité et la sécurité des soins pour nos patients, lutter pour améliorer nos conditions de travail. Quel que soit le combat et la détermination, rien ne justifie autant de violence !!! Oui au dialogue, oui à la construction commune. Chacun doit prendre sa part de responsabilité dans les enjeux face à l’avenir.
Dr José-Luis Barnay - section hospitalière du Syndicat des Médecins de la Martinique
La CDMT a quitté l’intersyndicale de la santé
C’est dans ce contexte que la Centrale Démocratique Martiniquaise des Travailleurs section santé sociaux a décidé de se retirer de l’intersyndicale. La CDMT emboite ainsi le pas à FO qui avait déjà claqué la porte en décembre dernier, en dénonçant « des comportements inadmissibles » au sein de cette intersyndicale, une alliance dont l’objectif était de contester l’obligation vaccinale et le pass sanitaire.
L’organisation demande d’ailleurs en son nom « l’annulation de toutes les sanctions liées à l’obligation vaccinale des personnels de la santé, du social et du médicosocial et exige la réintégration immédiate des agents concernés ».
Mais force est de constater que l’entente s’est disloquée et c’est le leader de l’UGTM, Serge Aribo, qui serait sur la sellette selon nos informations.