Né le 16 mars 1915 d’une fratrie de six enfants, Alexandre Joseph Cyriac Nestoret dit "Xanxan" a appris, dès son plus jeune âge, la discipline, la rigueur de son père Armand Roger Nestoret militaire de carrière. Il a assimilé les hautes valeurs morales comme le respect, le partage et être au service des autres et du pays.
Alexandre Nestoret commence le sport en intégrant le Good-Luck
Très jeune, il se montre brillant notamment en sport. Il participe, en 1935, à la course du souvenir et s’octroie la victoire.
Sportif accompli, il est coopté par l’une des grandes équipes de Fort-de-France, le Good Luck. Ce club créé en 1917 est une référence avec de grands dirigeants et joueurs comme Maxence Elizée, les frères Caréto, Pierre Plisonneau, Emile Lodéon, Fernand Very, Louis Yang-Ting, Marcel Wiltord ou encore Luc Valard.
Alexandre Nestoret joue au poste d’ailier droit. Sa vitesse et ses dribbles ont su être profitables au club. Son implication fait de lui un membre attentif de l’équipe dirigeante se révélant être un fin organisateur.
Le pionnier "Xanxan" fonde la première section féminine sportive de la Martinique en 1942. Il reçoit au lendemain de la guerre une mention de félicitations délivrée par le club en assemblée générale.
La vie associative, le point fort du jeune Alexandre
Ce bel athlète est aussi actif et présent dans la vie sociale et associative de l’île. Avec le patron de la Fédération des Oeuvres Laïques, (FOL) encore adolescent, il crée les"éclaireurs de France" et se montre dynamique. "Xanxan" est en 1928 chef de patrouille, deux ans plus tard, chef de troupe en 1930. En 1960, il devient responsable de l’équipe départementale.
Véritable animateur, il possède le sens de l’organisation et réussit de belles manifestations.
Attiré par la culture, il crée le groupe folklorique Martiniquais
Citée Clarac, à Fort-de-France, chez le pianiste Nel Lancry le demi-frère de Marius Cultier, une bande de copains, Jean Nestoret, Marcel Misaine, Zito et Dany Fortune s’amusent en musique.
Un de leurs amis Franois VIllenneuve lance l’idée de créer un orchestre. L’idée fait son chemin et Alexandre Nestoret crée le groupe folklorique martiniquais.
Avec ce groupe, la vie artistique connaît une dimension avec des spectacles de qualité. Le groupe est à l’origine de plusieurs émissions sur les Antennes de Radio Martinique.
Alexandre Nestoret parraine la création de plusieurs entités folkloriques "art et folklore", mais donne au groupe folklorique sa dimension.
La découverte de Loulou Boislaville
Loulou Boislaville a 22 ans, le garçon frêle et séduisant intègre "Le Groupe Folklorique Martiniquais" dirigé par Alexandre Nestoret de quelques années son aîné. Il habite au quartier des Terresainville, réputé à l’époque comme quartier des artistes.
Il est infirmier comme un de ses amis Maurice Jallier fondateurs du Groupe "Créolita". La direction lui confie la responsabilité des loisirs à l’hôpital psychiatrique de Colson (à Fort-de-France). La complicité, la confiance, l’amitié entre les deux hommes est indéfectible, la transmission est faite.
Loulou Boislaville aussi fin organisateur. Il tient le flambeau et transforme le groupe folklorique en Ballet martiniquais. Le préfet de l’époque le sollicite pour animer les bateaux de croisières en Colombie, à Irpinia, aux Antilles, en Flandre.
Ce type d'activités lui ouvre les portes du monde. Loulou Boislaville décédé le 15 mars 2000, qui aurait eu 105 ans, décide de poursuivre et d’amplifier l’œuvre d’Alexandre Nestoret en exportant notre culture à travers le monde et dans toutes les grandes capitales. Le Ballet de Martinique s’est notamment produit aux Jeux olympiques de Munich en 1972 et a fait cinq fois le tour du monde.
Loulou Boislaville en ambassadeur du tourisme a mis en évidence le talent de plusieurs artistes comme Ti Émile, Vava Grivalliers, Eugène Mona, Marcé, Jean-Claude Lamorandière ou encore Christian Gernet.
Alexandre Nestoret, une vie bien remplie
Membre-fondateur du cercle Victor Schoelcher, il fut la vedette du premier documentaire tourné en Martinique sur l’esclavage "la montagne est verte".
Cet employé des postes et télécommunications a été à l’origine de l’union sportive de la coopérative des œuvres sociales des PTT.
Plusieurs distinctions comme la médaille d’honneur des Départements et territoires d’Outre-mer, la médaille du mérite touristique, chevalier du mérite social, officier du mérite, lui ont été décernées.
Militant dans de nombreuses associations d’œuvres caritatives, il demeure l’exemple d’un homme qui a œuvré pour son pays et qui arrivait à concilier sa vie de famille et ses nombreuses activités.