Comment sortir de la crise ? Comment arriver à l’apaisement ? Qui doit faire quoi pour que la sérénité revienne ? Qui se pose ces questions, en fait ? Les autorités ? Lesquelles ? Elles sont désavouées par la fraction de la population qui rejette le protocole prévoyant la baisse de 7 000 produits importés, au lieu des 40 000, comme réclamé par le RPPRAC.
L’initiateur de cette mobilisation populaire d’une ampleur inusitée n’a pas ratifié le texte considéré comme nettement insuffisant, au regard des attentes exprimées. Les consommateurs se disent déçus ou trahis. Un rejet que n’avaient pas envisagé les signataires du protocole.
D’ailleurs, des juristes s’interrogent sur sa validité juridique et opérationnelle. Les promesses énoncées par les acteurs de la chaîne d’importation ne sont pas des engagements. Toutefois, l’Etat a prévu de contrôler l’application des mesures arrêtées. De plus, les partenaires sont appelés à se revoir afin d’améliorer le dispositif.
Des promesses ou des engagements ?
Pourtant, ces promesses ne sont pas considérées comme crédibles par une partie de la population. Un véritable dialogue de sourds s’est instauré. Le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale estime qu’il a obtenu un accord historique. Le préfet crie savoir qu’un premier pas a été franchi. La présidente du MEDEF déclare que nous avons changé de modèle économique. Les députés ont signé le protocole, mais avec des réserves qui rendent leur position incompréhensible.
Si le protocole est vraiment appliqué, ce qui reste à prouver, les grandes surfaces vont baisser leurs prix en moyenne de 20% sur les 7 000 produits sélectionnés. Et qu’en est-il des 33 000 autres, qui ne vont pas baisser ? Nos courses vont vraiment coûter moins cher ? La perplexité alimente la contestation qui ne faiblit pas.
Un arbitre au profil non identifié
Alors, qui doit faire quoi pour que la sérénité revienne ? Le ministre des Outre-mer ? Est-il en situation de résoudre la crise à distance ? Les syndicats et les formations politiques, absents de la mobilisation ? Ils sont inaudibles. Les médiateurs des conflits sociaux ? Ils n’ont jamais été sollicités. Le RPPRAC, qui ne semble pas savoir comment mettre fin au mouvement ? Ce collectif n’est pas un syndicat. En vérité, l’acteur retenu pour le rôle d’arbitre entre la population en colère et notre élite politique et économique n’est toujours pas identifié.