Que s’est-il passé au lendemain de l’abolition de l’esclavage, le 23 mai 1848 ? Du jour au lendemain, la liberté est là, après des siècles de lutte et de patience.
Saint-Pierre, mardi 23 mai 1848, 1 heure 10 du matin. Le général Rostoland, gouverneur par intérim de la Martinique, sort d’une réunion avec le conseil municipal. Pressé par les élus, il s’est laissé convaincre d’interdire l’esclavage sur le territoire de la colonie. Il se rend au siège de l’intendance, où est massée une foule en colère.
Du haut de l’escalier, il brandit un arrêté qu’il vient de le signer. Son article 1er dit : "L’esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique". La liberté est là. Plus de 72 000 esclaves sont désentravés de leurs chaînes. Ils représentent 60% de la population. L’émeute qui menace de se généraliser à l’île toute entière est contenue. Le calme revient. Et avec lui, des temps nouveaux.
Avec cette question dans l’air : que faire de cette liberté lentement conquise, soudainement acquise ? Les nouveaux citoyens ont le droit de voter et d’être élu, de travailler contre de l’argent, de pratiquer le métier de leur choix, d’aller et venir sans contrôle. En théorie, du moins.
Dans les faits, le nouveau régime tarde à se mettre en place. La misère reste omniprésente. Les anciens maîtres sont indemnisés de la perte de leurs nègres. Les plantations sont désertées. La production de sucre chute. La colonie vit au ralenti.
Les nouveaux libres apprennent à vivre et à penser différemment. Il importe de changer de condition. L’esclave est un meuble. Son matricule est placé après la liste des animaux sur l’inventaire de la plantation. Son maître possède le droit de vie et de mort sur lui. Il le loge, le nourrit et le soigne pour rentabiliser son investissement.
L’esclave ne peut pas se marier. Ses enfants peuvent être vendus. Il est inhumé loin des tombes des Blancs. Fugitif ou marron, son pied est sectionné s’il est capturé. A la seconde tentative, le jarret est coupé. La troisième fois, c’est la décapitation ou le fouet jusqu’à la mort.
Essayons, durant quelques instants, d’imaginer la puissance de cette sensation procurée par la liberté, tel que nos ancêtres l’ont connu.
Du haut de l’escalier, il brandit un arrêté qu’il vient de le signer. Son article 1er dit : "L’esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique". La liberté est là. Plus de 72 000 esclaves sont désentravés de leurs chaînes. Ils représentent 60% de la population. L’émeute qui menace de se généraliser à l’île toute entière est contenue. Le calme revient. Et avec lui, des temps nouveaux.
L’effervescence après l’oppression
Avec cette question dans l’air : que faire de cette liberté lentement conquise, soudainement acquise ? Les nouveaux citoyens ont le droit de voter et d’être élu, de travailler contre de l’argent, de pratiquer le métier de leur choix, d’aller et venir sans contrôle. En théorie, du moins.
Dans les faits, le nouveau régime tarde à se mettre en place. La misère reste omniprésente. Les anciens maîtres sont indemnisés de la perte de leurs nègres. Les plantations sont désertées. La production de sucre chute. La colonie vit au ralenti.
Le nouveau régime tarde à se mettre en place
Les nouveaux libres apprennent à vivre et à penser différemment. Il importe de changer de condition. L’esclave est un meuble. Son matricule est placé après la liste des animaux sur l’inventaire de la plantation. Son maître possède le droit de vie et de mort sur lui. Il le loge, le nourrit et le soigne pour rentabiliser son investissement.
L’esclave ne peut pas se marier. Ses enfants peuvent être vendus. Il est inhumé loin des tombes des Blancs. Fugitif ou marron, son pied est sectionné s’il est capturé. A la seconde tentative, le jarret est coupé. La troisième fois, c’est la décapitation ou le fouet jusqu’à la mort.
Essayons, durant quelques instants, d’imaginer la puissance de cette sensation procurée par la liberté, tel que nos ancêtres l’ont connu.