Après avoir été relativement épargné, le continent africain est confronté à une nouvelle vague de coronavirus

(Illustration)

Pendant que la polémique enfle sur la vaccination en Europe, en France et même en Martinique, l’Afrique attend impatiemment les premières doses qui doivent arriver d’ici au mois de mars. Le défi est immense, l’épidémie prenant des proportions alarmantes sur le continent.

Après plusieurs semaines d’hésitations, l’Afrique se lance enfin dans la bataille pour un juste accès aux vaccins contre la Covid-19. Les pays riches ont effectué une véritable razzia sur la production des laboratoires pharmaceutiques.

La présidence de l’Union africaine (UA) a commandé 270 millions de doses des vaccins des firmes Pfizer, Johnson & Johnson et AstraZeneca. Les livraisons commenceront en mars. Une décision d’autant plus attendue que la présidence tournante de l’UA est occupée par la République sud-africaine, laquelle connaît une flambée incontrôlable de l’épidémie du fait de la virulence d’un variant du virus.

L’Afrique a failli être laissée pour compte dans la distribution des vaccins. Pourtant, une convention, l’accord "Covax", a été signée au sein de l’Organisation mondiale de la santé visant à garantir une répartition équitable et universelle de ces produits. Ce qui n’a pas empêché les pays les plus riches de préempter l’essentiel des ressources disponibles et à venir.

Inégalité de traitement entre riches et pauvres

 

L’urgence devient la norme. Après avoir été relativement épargné, le continent africain est confronté à une nouvelle vague de l’épidémie. Le cap des 3 millions de personnes testées positif a été atteint et plus de 80 000 décès sont comptabilisés, essentiellement en Afrique du Sud et au Maghreb. Dans une vingtaine de pays, la mortalité est plus élevée que la moyenne mondiale. Le confinement ou le couvre-feu sont maintenus ou renforcés ici ou là. Or, le bilan humain et économique de la première vague est quasiment insupportable.

L’objectif de l’Union africaine de vacciner 60 % de la population, environ 750 millions de personnes, est loin d’être atteint.

Pour le moment, aucune dose de vaccin n’a été livrée.

En comparaison, l’Union européenne est en mesure de vacciner trois fois sa population, les Etats-Unis quatre fois et le Canada cinq fois.

L’inéquité est flagrante.

Elle s’ajoute à une inégalité de traitement entre riches et pauvres. La République sud-africaine, qui a un besoin vital du vaccin, est sur le point de payer ses doses deux fois et demi plus cher que les pays européens. 

Qui a dit que la santé est un droit universel ?