Violences urbaines en Martinique : après l'incendie d'un supermarché à Rivière-Salée, les riverains alertent sur une catastrophe sanitaire

Un supermarché incendié à Rivière-Salée en Martinique.
Près de 140 entreprises ont été victimes des exactions commises en marge des mobilisations contre la vie chère en Martinique. Parmi elles, une grande surface à Rivière-Salée. Plus d’un mois après son incendie, la structure menace de s'effondrer. À l’intérieur, les denrées alimentaires en décomposition dégagent des odeurs pestilentielles. Face au risque sanitaire, l’inquiétude ne cesse de croître.

À Rivière-Salée, tout comme de nombreux riverains, ce couple de commerçants vit un calvaire. Depuis l’incendie du supermarché situé à proximité de leur magasin, ils sont incommodés par des odeurs pestilentielles dès le début de la journée.

Depuis l’événement survenu le 10 octobre, des tonnes de denrées alimentaires pourrissent dans le bâtiment calciné.

Le matin, quand j’ouvre le magasin, l’odeur est dans le magasin. La journée, ça disparait parce qu’il y a la clim, les allées et venues. Mais à l’étage aussi, parfois on ne peut pas rester. L’odeur est là.

Un commerçante

Les commerçants ne sont pas les seuls affectés. Les riverains, eux aussi subissent ces odeurs insupportables et l’invasion de rats.

Il n’y a pas beaucoup de brise, et pourtant ça pue. Je passe devant pour aller à ma banque et c’est là qu’on prend l’odeur. C’est vraiment désagréable.

Une riveraine

Face à cette situation critique, la municipalité et la sous-préfecture ont déjà alerté les autorités compétentes. Mais, les propriétaires et l’Agence Régionale de Santé restent silencieux. 

Nous sommes sur un lieu privé, donc nous ne pouvons pas entrer dans le bâtiment. Sans l’accord du propriétaire. Donc le maire dans son premier courrier dans les échanges qu’il a eus avec le responsable avait effectivement émis l’hypothèse de pouvoir faire ce nettoyage au frais du propriétaire. Mais d’autres solutions ont été trouvées par rapport à la sous-préfecture, en l'occurrence, Mr le sous-préfet qui lui, a fait une démarche vis-à-vis du prestataire et aussi vis-à-vis d’un bureau de contrôle pour vérifier la solidité du bâtiment pour savoir si nous pouvons entrer. Jusqu’à aujourd’hui, toutes ces mesures ont été transmises au propriétaire mais nous sommes toujours dans l’attente. Nous avons toujours des odeurs et les habitants se plaignent.

Jean-Jacques Soutarson, élu en charge de la sécurité à la ville de Rivière-Salée

À ce jour, plus d’une centaine de personnes dans la commune sont incommodées par ces odeurs de pourritures. Une situation qui persiste depuis plus d’un mois.