Assassinat de Jovenel Moïse : plusieurs hommes entre les mains de la police haïtienne

Point presse du Premier ministre suite aux recherches pour retrouver les meurtriers présumés du président Jovenel Moïse
L’état-major de la police nationale d’Haïti (PNH) et le Premier ministre par intérim, Claude Joseph ont décidé de communiquer après les événements tragiques et l’assassinat du président Jovenel Moïse. La traque du commando se poursuit, les autorités veulent éviter la circulation de fake news.

Lors d’un point presse à la résidence officielle du Premier ministre ce jeudi 8 juillet 2021, en début d’après-midi Claude Joseph et du directeur général par intérim de la police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles, les deux hommes ont fait le point sur la situation. Les rues de Port-au-Prince sont quasi désertes, la population est restée calfeutrée chez elle ce jeudi encore.

L'enquête avance à grands pas

 

Peu d'indices sur l’origine des hommes entre les mains des forces de l’ordre, 7 hommes étiquetés comme des mercenaires auraient été tués, 6 autres sont entre les mains de la police. L'enquête semble évoluer à grande vitesse.

Nous avons décidé dire à la population ce qu’il se passe. C’est un moyen pour nous de délivrer de bonnes informations afin que la population comprenne ce qu’il y a réellement avec des sources officielles.

 

L’objectif est que justice soit rendue au président Jovenel Moïse. Le gouvernement et toutes les forces armées sont mobilisés pour arrêter les assaillants, ils sont traqués et plusieurs sont tombés dès hier. La population elle-même est mobilisée et a permis d’en arrêter afin qu’ils soient jugés.

Claude Joseph, premier ministre par intérim d'Haïti

 

 

Claude Joseph le Premier ministre par intérim d'Haïti

 

 

Un Américain fait partie des six personnes arrêtées par la police haïtienne pour l'assassinat du président Jovenel Moïse, a indiqué jeudi à l'AFP Mathias Pierre, ministre chargé des questions électorales. La traque des assassins du président Moïse s'accélère à Port-au-Prince.

Ce matin, dans certains quartiers de Pétion-Ville, il y a eu une chasse aux Latino-Américains. Dans le centre de Port-au-Prince, un calme apparent régnait ce 8 juillet, pas encore de reprise, l’essentiel des rideaux est resté fermé. Le Premier ministre a lancé un appel à la population pour qu’elle ne fasse pas justice elle-même.

Soyons intelligents, si vous en arrêtez, remettez-les à la police. Il faut qu’on découvre leurs motivations pour ce lâche assassinat du président.

 

Peu importe les problèmes que l’on pourrait avoir le président Moïse, il est inadmissible que l’on tue un président élu dans l’exercice de ses fonctions.

 

Le CSPN (Conseil Supérieur de la Police nationale) fait tout pour ramener la sécurité en Haïti, nous avons besoin du soutien de tous, avec les frères de l’opposition, ce moment douloureux doit être un moment de fraternité, moment décisif pour l’histoire du pays.

 

Un président de la République en fonction, assassiné chez lui, c’est inadmissible. Nous souhaitons poursuivre ce travail avec l’objectif de rendre justice au président.

Claude Joseph, Premier ministre par intérim d'Haïti

 

Reprise des activités et réouverture de l'aéroport

 

Lors de son intervention, le directeur général de la PNH, Léon Charles a fait un point d’étape sur les investigations en cours.

Le bilan a évolué depuis le dernier point presse d’hier soir (mercredi 7 juillet 2021), 6 assaillants sont entre les mains de la police. Nous avons pu récupérer 5 véhicules, des armes et du matériel personnel de ces assaillants.  

 

On souhaite aller au bout de cette enquête et surtout trouver les intellectuels-commanditaires derrière cette opération. Hier 4 d’entre eux sont tombés sous les balles, tous des étrangers visiblement.

 

La police est déployée partout pour mettre fin aux exactions de ces malfrats et qu’ils soient par la suite jugés. Jovenel Moïse et ses proches méritent que justice leur soit rendue.

Léon Charles, directeur général intérimaire de la PNH.

 

 

Toutes les forces de l'ordre sont mobilisées pour arrêter les membres du commando ayant assassiné le président Jovenel Moïse.

 

 

Malgré l’état de siège décrété pour 15 jours, le gouvernement a décidé de la reprise des activités économiques et l’ouverture des commerces. Les agents de l’Etat sont appelés à reprendre leur travail. Sur le champ des échanges avec l’extérieur, l’aéroport international Toussaint Louverture a retrouvé un soupçon d’activités dès ce jeudi. Malgré les appels au calme et la volonté des autorités de rassurer la population, Haïti tourne au ralenti.