L’Assemblée de Martinique dans une zone de turbulences

Claude Lise (président de l'Assemblée) et Alfred Marie-Jeanne (président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique) (22 avril 2016)
Deux ans après l’installation de la Collectivité Territoriale de Martinique l’incertitude plane sur l’institution. La réunion de l’assemblée, ce 19 décembre, risque de se dérouler dans un climat tendu, quelques jours après les déclarations fracassantes d'Alfred Marie-Jeanne.
Trois scénarios peuvent se dérouler lors de la séance plénière de l’Assemblée de Martinique.

Primo, tout le monde fait comme si de rien n’était. La majorité vote à l’unanimité les textes proposés. L’opposition exprime ses désaccords mais s’abstient ou adopte certains textes. C’est le scénario de l’habitude.

Il y aussi le scénario de la crise. Le président de l’assemblée et son homologue du conseil exécutif s’envoient des piques et se répondent mutuellement ou par élu interposé. Jusqu’à ce que l’opposition s’insurge contre cette guéguerre au sommet et exige de Claude Lise et d’Alfred Marie-Jeanne de donner la priorité à l’intérêt supérieur du pays.

Enfin, le scénario de la confusion. La majorité laisse éclater ses divergences internes, l’opposition s’en réjouit, les débats sont interminables et les votes impossibles. Dans ce cas de figure, la crise politique menace de se transforme en crise institutionnelle.

Quel scénario joueront les acteurs ? Nul ne le sait. Ce qui est certain, c’est que la Collectivité Territoriale de Martinique célèbre son second anniversaire sous les pires auspices. C’est le désenchantement, deux ans après ce 18 décembre 2015. Moment historique, tant la nouvelle institution était attendue. En dépit d’un cérémonial un peu maladroit mais ô combien solennel, la CTM remplaçait le Département, né en 1827, et la Région, datant de 1983.
Deux ans après, c’est un bien triste spectacle que nous offrent nos élus à la tête de l’institution. Même si certains font semblant de croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, cette plénière s’annonce comme celle de tous les dangers.