Banane bio : les producteurs n'en veulent pas...pour l'instant

Le planteur montre un régime de banane rachitique à cause de la cercosporiose noire.
Mise en lumière suite à la polémique de l'UGPBAN (Union des Groupements des Producteurs de Bananes de Guadeloupe et de Martinique) au dernier Salon de l'Agriculture, la banane bio peine à se développer en Martinique. La faute à la concurrence sud-américaine, jugée "déloyale" par les producteurs.  
Michel Blondel La Rougery n'est pas un exploitant comme les autres. Ce producteur, basé à Morne Capot, au Lorrain, est le seul en Martinique à produire de la banane bio. Et il ne s'en sort pas trop mal: il espère en vendre six-cents tonnes cette année, contre quatre cents, deux ans plus tôt, et ce, malgré une année 2016 perturbée par le passage de la tempête Matthew.

Des producteurs hésitants

Des récoltes que l'agriculteur écoule rapidement. Il faut dire que la différence de prix avec la banane conventionnelle n'est pas si importante que cela : 1,75 euro le kilo de banane bio, contre 1, 45 euro pour la "traditionnelle". Ce tarif compense les coûts de production, 20% plus élevés que dans le conventionnel.

Résultats prometteurs qui ne convainquent pourtant pas totalement la profession. Malgré l'intérêt de certains producteurs, personne, hormis Michel, n'ose franchir le pas. Climat trop humide, manque de rentabilité ou de moyens: les arguments avancés par les professionnels ne manquent pas. Surtout, la filière souffre de la concurrence caribéenne et sud-américaine qui vendrait ses produits presque deux fois moins cher (0,99 euro/kilo) que le producteur lorrinois.


L'UGPBAN dénonce une concurrence sud-américaine "déloyale"

Seul hic : selon Eric De Lucy, ces fruits ne seraient pas aux normes européennes. Pour que plus de planteurs martiniquais se mettent au bio, il faudrait, estime le patron de l'UGPBAN, l'Union des Groupements des Producteurs de Bananes de Guadeloupe et de Martinique, que la réglementation soit la même pour tout le monde, autrement dit, que l'ensemble des producteurs utilisent les mêmes produits phytosanitaires naturels. Ce qui ne serait pas le cas, d'après Eric De Lucy.