BTP : de nombreuses entreprises martiniquaises en quête de main-d’oeuvre

Professionnels sur le chantier d'une maison en construction.
Crise sanitaire, guerre entre la Russie et l'Ukraine, envolée des prix sur les matériaux, le secteur du BTP est en crise depuis plusieurs mois. Désormais, c'est le manque de main-d'oeuvre qui freine les chantiers.

Le secteur du BTP demeure en difficulté en Martinique. L'île compte plusieurs centaines d'entreprises spécialisées dans le BTP. Pourtant les grands chantiers ont dû mal à recruter.

Cette maison est en pleine en construction.

Nous avons des besoins non satisfaits aussi bien en bâtiment qu'en travaux publics. Ce qui est inquiétant c'est que l'on n'est sur un niveau d'activité qui est plutôt faible et il y a déjà des manques. Cela concerne tous les niveaux, des ouvriers, des employés techniciens de maîtrise (ETAM) et à l'encadrement. Sur les trois échelons, nous avons des offres d'emploi qui ont du mal à trouver preneur.

Jean-Yves Bonnaire, secrétaire général de la Fédération Régional du Batiment et des Travaux publics de Martinique, interrogé par Peggy Pinel-Féréol

Le manque de main-d'oeuvre est tel que la société Ozanam a accumulé du retard sur ses projets de logements sociaux. Elle a convié tous les acteurs du BTP à une réunion d'information. Une opportunité pour Aislane Régis Luce, un jeune carreleur, afin de faire décoller son activité.

(Re)voir le reportage d'Eddyllia Eugène-Mormin et François Marlin.

Reportage Eddylia Eugène-Mormin et François Marlin ©Martinique la 1ère

Pour tenter de réaliser ses projets, le bailleur social lance un appel aux professionnels et n'hésite pas à se projeter sur plusieurs années. 

Nous avons un certain nombre de lots que nous avons mis sur en consultations, mais elles sont restées infructueuses. Cela signifie que nous n'avons pas eu de réponse. L'idée aujourd'hui est de pouvoir capter un maximum de réponses à nos appels d'offres. Nous présentons notre programmation sur 2023, 2024 et 2025 pour donner de la visibilité. 

Joris Étienne, directeur de développement et maîtrise d'ouvrage à Ozanam, interrogé par Eddyllia Eugène-Mormin

Selon Jean-Yves Bonnaire, secrétaire général de la Fédération Régional du Batiment et des Travaux publics de Martinique, il est important de réagir. 

Il y a des solutions conjoncturelles et structurelles. Il y a des actions immédiates, pour les besoins en ouvriers, comme des régularisations de ressortissants étrangers. Cela est envisagé et en discussion. Il y a aussi la possibilité, notamment pour l'encadrement, de favoriser le retour de Martiniquais qui travaillent à l'étranger. Pour ce qui est plus structurel, nous sommes en train de voir comment nous pouvons collaborer avec la CTM pour que l'on n'ait un véritable plan de gestion des emplois et des compétences. Nous sommes un secteur qui dépend beaucoup de la commande publique. Il faut que cela se fasse entre toutes les parties. Il faut que les décideurs politiques qui tiennent la commande publique soient capables de nous dire : "voilà ce que l'on veut faire sur les 10 prochaines années".

Jean-Yves Bonnaire, interrogé par Peggy Pinel-Féréol

Exemple de construction d'une maison individuelle.