"C'est gravé dans mon esprit", l'ex-otage martiniquais Olivier Dubois, 1 an après sa libération

Une journée gravée dans la mémoire d’Olivier Dubois et sa famille répartie à travers l’Europe, le Mali et la Martinique. Depuis le fameux 8 avril 2021, ses proches vivaient dans l’attente de l’heureuse nouvelle… il aura fallu attendre presque deux ans avant qu’Olivier Dubois ne puisse serrer ses proches dans ses bras et retrouver ses amis et confrères.

Journaliste-pigiste travaillant principalement pour Libération, le Point ou encore Jeune Afrique, Olivier Dubois a été enlevé à Gao (nord du Mali) alors qu’il s’apprêtait à interviewer un cadre du mouvement jihadiste, le GSIM (groupe de soutien de l’islam et des musulmans). Ce dernier avait revendiqué son enlèvement.

Pendant cette captivité, peu ou pas d’information sur les conditions de détention, deux vidéos sans authentification de la date de tournage, le gouvernement français restant très discret, mais assurant "tout faire pour le retour de l’otage".

La mobilisation des comités de soutien pour qu'Olivier ne tombe pas dans l'oubli

La mobilisation de comités de soutien dans l’Hexagone et les messages à travers RFI le 8 de chaque mois, ou les tribunes et autres pétitions ont gardé Olivier Dubois présent, notamment à travers les médias pour qu’il ne soit pas oublié.

Et ce 20 mars 2023, libéré et de retour à Paris, ses premiers mots à la descente d’avion ont été rassurants.

Je me sens fatigué, mais je vais bien. C’est énorme pour moi d’être là, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui.

Olivier Dubois, à sa liberation

Une libération rendue possible grâce au travail de la diplomatie, mais également aux autorités du Niger.

Olivier Dubois en ce 20 mars 2024, il s'agit d'"une journée un peu particulière, évidemment" ?

Une journée un peu particulière, évidemment, ça fait 1 an maintenant. Ça me semble à la fois loin, ma libération et pourtant, c'est gravé dans mon esprit. C’est très proche en même temps, il s'est passé énormément de choses pour moi durant cette année. Ce qui m'a permis de me réinsérer dans ma vie, de retrouver mes proches, et puis d'essayer de tirer un trait sur ce qui s'était passé… Même si on ne peut pas tirer un trait, mais faire en sorte que ce soit moins impactant.

Vous avez des projets qui vont certainement se concrétiser dans les mois qui viennent ?

Des envies plein la tête et l’espoir de lendemains meilleurs, olivier Dubois avoue se sentir mieux

Je crois qu'un an après, je commence à rentrer vraiment dans mes baskets, je crois que ça va beaucoup mieux. J'ai des projets en tête évidemment, qui vont certainement se concrétiser dans les mois qui viennent. J'ai envie de reprendre mon travail, je n'ai pas encore repris, je pense à la rédaction d’un livre, en fait, il y a beaucoup de choses. Il y a cette idée que la vie est quelque chose d'incroyable quand même… J'étais incapable il y a un an, d'imaginer que je serais chez moi, en train de penser à ça, à ma captivité ou de répondre à des questions sur ma captivité. Les choses se sont bouleversées très vite, donc j’essaie d’en tirer un message d'espoir, rien n'est jamais vraiment joué, et que si on y croit, on est prêts à aller au bout et avec la détermination, ça arrivera. Les nuages dégageront le ciel, le ciel s'éclaircira. Enfin bon, il faut continuer à croire et continuer à se battre pour quelque chose qu’on veut.

711 jours de captivité qui resteront certainement gravés, mais avec la détermination, l’espoir et les projets en cours, Olivier Dubois est prêt à reprendre le cours de sa vie. Et parmi les projets, un retour en Martinique...