Cancer de la prostate : le sportif Jacky raconte son chemin vers une meilleure santé

Jacky Bertome, lors de l'une de ses prises de parole dans un lycée de Fort-de-France.
Lorsque Jacky a appris qu'il avait un cancer de la prostate, il venait de prendre sa retraite de professeur d'éducation physique. Après les larmes, il a organisé ses funérailles. La force de vie a repris le dessus. Il nous livre aujourd'hui un témoignage rare et très personnel. 
Ce témoignage est rare et très personnel. Les pistes de guérison que Jacky a cherché sont propres à son parcours et ne peuvent en aucun cas représenter une ordonnance ou une vérité pour les personnes touchées par un cancer. 

Mais la force et le courage de vie de Jacky rendent son expérience humaine touchante et digne d'être partagée. 
 

Mon histoire est particulière. Je venais de prendre ma retraite avec une longue liste de rêves inachevés. Je souffrais atrocement du dos et à l'issue d'examens médicaux mon médecin m'annonce que j'ai un cancer de la prostate. Je lui ai dit que je ne voulais pas d'acharnement thérapeutique et puis je suis parti en pleurant. 



Jacky ou le parcours d'un patient touché par le cancer.


Après cette consultation, Jacky appelle deux de ses amis très proches, des relations plus éloignées et sa compagne Mireille. 

À 66 ans, ce professeur d'éducation physique a toujours eu la forme et l'annonce de cette maladie le bouleverse au point qu'il décide d'organiser ses funérailles à Rivière-Salée. Il imagine aussi que la veillée funéraire se déroulera au stade Serge Rouch à Fort-de-France. 


"Je trouvais la vie injuste" 


Jacky avait des projets et ne pensait plus qu'il allait pouvoir les réaliser. 
 

Je me disais que la vie est injuste, que la retraite est une deuxième vie, un épanouissement et puis ... la maladie en a décidé autrement.


Il poursuit alors un protocole de soins très rapidement. Des métastases se déclarent sur la colonne vertébrale. La morphine calme sa douleur et sa compagne de vie le veille sur la terrasse de leur maison. 

Il ne lui est même plus possible de dormir sur un matelas ordinaire tellement son corps le fait souffrir. 
 

Un mental de gagnant 


Les larmes, la douleur, le désespoir ... la traversée du tunnel est longue mais Jacky retrouve peu à peu son énergie et la curiosité qui l'ont accompagnées toute sa vie. 

De l'abattement, il passe à la recherche de solutions et commence à écrire sa propre histoire de guérison. 
 

Je suis un gagnant, ma vie a été jonchée d'adversités. Ma maman est décédée lorsque j'avais un an. J'ai fait du sport ma profession. Il vous apprend à perdre et à gagner, à vous remettre débout lorsque vous tombez. Et puis, j'ai l'amour de ma compagne avec un grand A et cela n'a pas de prix.



Du traitement classique et indispensable du cancer de la prostate, il pique des idées à droite et à gauche, cherche des études qui les accréditent, des témoignages. 

D'aucun pourrait en sourire. Lui se dit qu'il n'a rien à perdre et il se livre à ses propres expériences. 
 

Le piment aide à l'élimination, la feuille de corossol est bonne aussi pour nettoyer son corps. J'ai trouvé un médicament homéopathique cubain qui empêcherait la prolifération des cellules cancéreuses. Puis je découvre la cure de jus de légumes Breuss et je la suis scrupuleusement mais je continue aussi mon traitement à l'hôpital.


Les infirmières lui procurent un lit médicalisé et lorsqu'il commence la chimiothérapie, il pense lire dans leurs yeux qu'il sera "le prochain sur la liste"... Peut-être y voyait-il sa propre peur de la mort ? 

Avant de commencer la chimiothérapie, Jacky décide de son propre chef de suivre une diète légere. Des sardines et des légumes à la vapeur. 
 

J'ai perdu mes locks mais je n'ai jamais vomi après ces séances de chimiothérapie. J'ai aussi perdu 15 kilos pendant ce traitement.

 

"La nature a un grand rôle"

 

Je marchais très peu et difficilement. Pourtant un jour, j'ai marché pendant 60 mètres sur un chemin proche du Diamant. Avec l'aide de ma compagne et de mes deux béquilles. 60 mètres, pour le prof d'éducation physique que j'étais, c'était devenu bigrement loin et dur mais j'y suis arrivé ! Je me suis assis sous un raisinnier et je l'ai appelé l'arbre de la guérison.


De tout ce chemin parcouru, Jacky en a fait un nouveau combat. Il continue ses recherches sur la pharmacopée dont notre île regorge et tire de son expérience des leçons qui ne s'appliquent qu'à lui même. Il ne se pose jamais en donneur de leçon. 

Je pense que si je n'avais pas fait toutes ces recherches personnelles, je ne serai pas là.
 


Il n'y aura pas de "recette" toute faite. Le cancer se traite et se guérit avant tout avec des soins hospitaliers, des médicaments, entre les mains de cancérologues avertis. Le patient ira ensuite vers sa propre destinée en cherchant des pistes de bien-être qui lui sont propres. 

À lui de ne pas tomber entre les mains de charlatans en ne refusant pas les soins hospitaliers. Ce qui est loin de la situation de Jacky puisqu'il partage son expérience sans esprit dogmatique et toujours sur la voie du mieux-être pour traverser cette épreuve de vie.