Cathédrale profanée : quelle réaction devant l’ignominie ?

Cambriolage à la cathédrale de Fort-de-France (mardi 20 décembre 2016)
Quelques jours avant Noël, la cathédrale de Fort-de-France a été cambriolée à cinq reprises en une semaine. Devons-nous nous contenter de nous indigner devant cette nouvelle profanation d’un lieu saint ?
Ils ne respectent plus rien ! Yo pa ka respekté ayen ankò ! Cinq cambriolages en une semaine à la cathédrale de Fort-de-France et voilà que les fidèles s’indignent ou se désolent devant la profanation d'un lieu saint. À juste titre, les hommes d'église mais aussi plusieurs responsables politiques déplorent ces actes et leur répétition, qui plus est, en un lieu supposément exonéré de telles exactions.
 
Le ou les malandrins ont trouvé leur chemin en passant par les échafaudages du chantier de travaux de l'édifice. Tentant et simple comme un jeu d’enfant. Ceci dit, la cathédrale Saint-Louis a déjà été la cible de nombreuses effractions par le passé. Une de plus, me direz-vous...
 
Eh bien non, justement ! Faut-il se résigner à la répétition d'un délit pour absoudre ses auteurs ? Devons-nous plier devant la criminalisation rampante de notre pays sans réagir, au motif que personne n'y changera rien, car il est trop tard ? La fatalité en guise de réaction donne une société repliée sur elle-même, en proie au déclin et vouée à la disparition.
 
Cet ultime incident devrait nous inciter à réfléchir à la dégradation de nos meurs et plus largement, à la perte de nos valeurs. Depuis quelques décennies, les causes en sont connues, les remèdes aussi. Il ne manque que la volonté pour casser la spirale du défaitisme.
 
Or, pour l’instant, nous laissons passer les occasions du redressement collectif. Dans notre société empreinte de religiosité, il est courant de dire que Dieu reconnaîtra les siens. Sauf qu’à force de cécité volontaire, il arrivera un jour où, justement, réfugié dans son silence, Dieu ne saura plus que penser de nos lâchetés et de notre incapacité à nous mobiliser contre l’ignominie. A quelques encablures de la fête de Noël, n’avons-nous pas mieux à faire que de l’embarrasser avec nos turbulences ?