En Martinique, ils sont encore quelques dizaines d'agriculteurs à produire le légume racine. La couscouche est l'un des ignames les plus rares et cher du marché. Sa chair est fine et moins farineuse que les autres variétés.
À petite savane au Morne-Rouge, Serge Château-Dégât cultive la couscouche depuis ses débuts, il y a 25 ans. Un choix du cœur, car le circuit est long avant de pouvoir récolter. 10 mois contre 6 mois pour les ignames les plus faciles.
C'est moyennement rentable pour l'agriculteur. Pendant ces 10 mois-là, il faut s'en occuper, faire trois ou quatre sarclages, ça demande beaucoup de temps.
Serge Château-Dégât, agriculteur
Au lieu de la tonne espérée, la production ne dépassera pas 600 kilogrammes cette année. Chaque année, le prix augmente. Serge Château-Dégât vendra sa production 6 à 7 euros aux marchands contre 5 à 6 euros l'année dernière.
Ce ne sera pas un gros bénéfice. Je dirai même que je suis en perte. Quelques fois on a envie d'arrêter parce que l'on ne s'en sort plus.
L'igname de plus en plus rare
D'autres variétés sont concernées par la baisse de production. De plusieurs centaines de tonnes, la production est réduite à peine 200 tonnes.
Il y a beaucoup de raisons. Principalement les maladies qui sont apparues ces dernières années. Notamment un champignon qui est virulent sur la plupart des variétés et surtout celles qui sont sensibles comme la couscouche, la portugaise ou encore la pakala qui sont très attaquées. Le Climat agit également parce que les champignons se développent beaucoup plus quand il pleut et quand il y a des alternances de chaud. Cela peut accélérer l'altération des feuilles qui ne vont pas produire comme d'habitude.
Roselyne Joachim, ingénieure agronome, sous directrice de la chambre d'agriculture de Martiniqueinterrogée par Catherine Gonier-Cléon au JT19h
Des virus à l'intérieur des ignames inquiètent également les spécialistes. De nouveaux ennemis parfois insérés par des sources extérieures qui peuvent décimer un champ.