Cette année encore, l'igname se fera rare pour les fêtes de Noël

Reportage de Delphine Bez et Marc Balssa. ©Martinique la 1ère
C'est l'un des légumes racines rois sur nos tables de fête. La couscouche est un tubercule connu depuis l'époque des Amérindiens. Il est très prisé pour sa chair fine. Après une année climatique difficile, la variété se fera peut-être rare sur les marchés. (Re)voir le reportage.

En Martinique, ils sont encore quelques dizaines d'agriculteurs à produire le légume racine. La couscouche est l'un des ignames les plus rares et cher du marché. Sa chair est fine et moins farineuse que les autres variétés.

La couscouche est une variété d'igname très prisée.

À petite savane au Morne-Rouge, Serge Château-Dégât cultive la couscouche depuis ses débuts, il y a 25 ans. Un choix du cœur, car le circuit est long avant de pouvoir récolter. 10 mois contre 6 mois pour les ignames les plus faciles.

C'est moyennement rentable pour l'agriculteur. Pendant ces 10 mois-là, il faut s'en occuper, faire trois ou quatre sarclages, ça demande beaucoup de temps.

Serge Château-Dégât, agriculteur

Au lieu de la tonne espérée, la production ne dépassera pas 600 kilogrammes cette année. Chaque année, le prix augmente. Serge Château-Dégât vendra sa production 6 à 7 euros aux marchands contre 5 à 6 euros l'année dernière.

Serge Château-Dégât doit générallement attendre 10 mois pour récolter la couscouche.

Ce ne sera pas un gros bénéfice. Je dirai même que je suis en perte. Quelques fois on a envie d'arrêter parce que l'on ne s'en sort plus.

L'igname de plus en plus rare

D'autres variétés sont concernées par la baisse de production. De plusieurs centaines de tonnes, la production est réduite à peine 200 tonnes.

Il y a beaucoup de raisons. Principalement les maladies qui sont apparues ces dernières années. Notamment un champignon qui est virulent sur la plupart des variétés et surtout celles qui sont sensibles comme la couscouche, la portugaise ou encore la pakala qui sont très attaquées. Le Climat agit également parce que les champignons se développent beaucoup plus quand il pleut et quand il y a des alternances de chaud. Cela peut accélérer l'altération des feuilles qui ne vont pas produire comme d'habitude.

Roselyne Joachim, ingénieure agronome, sous directrice de la chambre d'agriculture de Martinique

interrogée par Catherine Gonier-Cléon au JT19h

Des virus à l'intérieur des ignames inquiètent également les spécialistes. De nouveaux ennemis parfois insérés par des sources extérieures qui peuvent décimer un champ.