Les chanté Nwèl rapportent (parfois) gros

Chanté nwèl au club nautique de Rivière-Pilote
La saison des chanté nwèl a (déjà) commencé en Martinique. Depuis une semaine, les groupes se produisent aux quatre coins de l'île. Avec parfois de belles recettes à la clé. 
Qu'ils s'appellent Bakoua Nwèl, Rasinn Nwèl ou Kantik des Mornes, leurs représentants tiennent tous le même discours. 

S’ils sillonnent la Martinique pendant deux mois, c’est d’abord par "passion". Pour se justifier, ces amoureux de la tradition insistent sur le nombre de prestations gratuites prévues cette année. Elles constituent environ la moitié des dates pour deux des groupes interrogés. 
 

Jusqu'à trois mille euros la prestation


Les autres spectacles, eux, sont payants. Le prix de la prestation varie entre huit-cent et trois mille euros. Quasiment un treizième mois pour les membres du groupe, quand ceux-ci sont constitués en société. Certains musiciens peuvent ainsi empocher jusqu’à mille cinq cent euros à la fin de la saison.Pour leurs collègues faisant partie d’associations, en revanche, c’est une autre histoire. Les recettes vont directement dans les caisses de la structure, en vue d’autres projets. Seuls les frais de déplacement des artistes, durant la tournée, peuvent être remboursés. 
 

Les mairies mauvaises payeuses !


Le chanté nwèl n’est donc pas le business juteux que certains veulent décrire. La possibilité de créer une économie du chanté nwèl existe pourtant, selon les acteurs. Encore faut-il que les organisateurs soient de bons payeurs, disent-ils. Au banc des accusés, notamment les mairies qui paient les groupes parfois plusieurs mois après, ce qui oblige les associations à financer leurs tournées avec leurs fonds propres. 

Des difficultés persistantes qui n’empêchent pas certaines formations de tenter leur chance. La Martinique compte aujourd’hui cinq fois plus de groupes qu’il y a une vingtaine d'années.