La position mitigée de la ministre de la Santé sur l’indemnisation des victimes de l’exposition au chlordécone laisse perplexe. Il est vrai que le gouvernement a de bonnes raisons de défendre une ligne ambiguë.
Il y a quelque injustice à charger le gouvernement actuel pour les manquements de ceux qui l’ont précédé. Il est trop facile de penser que ce gouvernement-ci va prendre seul en charge les conséquences de l’épandage des pesticides à base de chlordécone en Guadeloupe et en Martinique.
Il se trouve que les ministres d’aujourd’hui ne sont pas responsables de la dérogation accordée aux importateurs de ces produits chimiques toxiques entre 1990 et 1993. L’actuelle ministre de la Santé terminait ses études de médecine quand deux ministres socialistes et un ministre de droite autorisaient la prolongation de l’utilisation des pesticides pourtant parfaitement identifiés comme perturbateurs endocriniens.
Ceci dit, il serait opportun que le gouvernement d’aujourd’hui tienne un langage clair. La demande du corps social est de déclencher des poursuites judiciaires à l’encontre des fautifs, à leur condamnation et à l’indemnisation des victimes. Puis il s’agit de restaurer l’environnement fortement perturbé. Ce qui passe par des décisions politiques audacieuses.
Or, le gouvernement tergiverse pour s’engager dans la voie de la réparation. Il est vrai que 9 personnes sur 10 vivant en Guadeloupe et en Martinique sont potentiellement exposées au produit organochloré persistant. Ce qui donne environ 700.000 habitants. Ce qui va coûter très cher.
Second obstacle, l’absence de lien de cause à effet entre l’exposition au chlordécone et le nombre record de cancers dans nos pays. C’est, en tout cas, la ligne défendue par la ministre de la Santé. Une affirmation sujette à caution. Directrice de l’Institut national contre le cancer, elle a financé les premières analyses qui auraient permis d’y voir clair. Puis elle a interrompu ce financement. Résultat : un discours scientifique inaudible qui donne désormais un discours politique tout aussi inaudible.
Et pendant ce temps, le chlordécone continue ses ravages silencieux dans nos corps, dans nos têtes, dans nos vies.
Il se trouve que les ministres d’aujourd’hui ne sont pas responsables de la dérogation accordée aux importateurs de ces produits chimiques toxiques entre 1990 et 1993. L’actuelle ministre de la Santé terminait ses études de médecine quand deux ministres socialistes et un ministre de droite autorisaient la prolongation de l’utilisation des pesticides pourtant parfaitement identifiés comme perturbateurs endocriniens.
Ceci dit, il serait opportun que le gouvernement d’aujourd’hui tienne un langage clair. La demande du corps social est de déclencher des poursuites judiciaires à l’encontre des fautifs, à leur condamnation et à l’indemnisation des victimes. Puis il s’agit de restaurer l’environnement fortement perturbé. Ce qui passe par des décisions politiques audacieuses.
Or, le gouvernement tergiverse pour s’engager dans la voie de la réparation. Il est vrai que 9 personnes sur 10 vivant en Guadeloupe et en Martinique sont potentiellement exposées au produit organochloré persistant. Ce qui donne environ 700.000 habitants. Ce qui va coûter très cher.
Second obstacle, l’absence de lien de cause à effet entre l’exposition au chlordécone et le nombre record de cancers dans nos pays. C’est, en tout cas, la ligne défendue par la ministre de la Santé. Une affirmation sujette à caution. Directrice de l’Institut national contre le cancer, elle a financé les premières analyses qui auraient permis d’y voir clair. Puis elle a interrompu ce financement. Résultat : un discours scientifique inaudible qui donne désormais un discours politique tout aussi inaudible.
Et pendant ce temps, le chlordécone continue ses ravages silencieux dans nos corps, dans nos têtes, dans nos vies.