Le jeudi 12 octobre 1492 marque un repère majeur dans l’histoire de l’humanité. Ce jour-là, il y a 530 ans jour pour jour, l’explorateur Cristofor Colombo (Christophe Colomb en français), natif de la ville de Gênes, dans la future Italie, débarque avec une centaine de marins et de soldats sur l’île de Guanahani dans l’archipel des Bahamas. L’expédition est accueillie par les Lukunu, les habitants pacifiques des Bahamas.
C’est le terme de son voyage de 36 jours à travers l’océan Atlantique. Un trajet aventureux effectué sur trois caravelles, la Pinta, la Nina et la Santa Maria. Colomb est certain d’avoir touché l’Asie. Un siècle et demi après Marco Polo, arrivé en Chine par la voie terrestre, Colomb rêve de démontrer que la Terre est ronde. Il pense rallier l’Asie depuis l’Europe par la voie maritime en partant vers l’est. Il a raison sur un point : la planète est bien ronde. Sauf que les savants le savent, mais l’explorateur gênois tient à marquer les esprits. Pourtant, il se trompe sur un autre. Il est en Amérique, et non en Asie.
Colomb ne baptise pas l’Amérique
Peu importe, l’essentiel est d’ouvrir de nouvelles routes maritimes pour le commerce. L’expansion des puissances européennes l’exige. Colomb effectue trois autres voyages. Le dernier l’amène sur la côte de Wanakaëra, la future Martinique, à l’embouchure de l’actuelle rivière du Carbet, en juin 1502. Au fil de ses expéditions, il fournit une quantité impressionnante d’informations pour de nombreuses expéditions qui prennent la route des Amériques, du nord au sud en passant par l’archipel des Caraïbes.
L’histoire est injuste. Le continent sur lequel Colomb avait accosté est baptisé du prénom d’un autre explorateur italien contemporain, Amerigo Vespucci. Il l’ignore, mais l’arrivée de Colomb dans ce que les Européens prennent pour le Nouveau monde inaugure la conquête de l’Amérique.
L’Europe, première puissance mondiale
Durant deux siècles, ce ne seront que vol de terres, guerres d’extermination de civilisations millénaires, implantation par millions de colons venus d’Espagne, du Portugal puis plus tard de Grande-Bretagne et de France. Dix ans à peine après l’arrivée de Colomb, la moitié de la population autochtone du continent disparaît. Incas, Mayas, Toltèques, Olmèques, Zapotèques, Arawaks, Caraïbes sont dispersés, emprisonnés, déportés ou massacrés.
Les quatre voyages de Colomb permettent l’enrichissement continu de l’Europe de l’ouest et du nord. Les élites économiques et politiques de ces régions connaissent une longue période de prospérité. L’Europe devient peu à peu la première puissance économique, militaire et idéologique. Une situation de quasi-monopole sur la marche du monde qui va durer jusqu’au milieu du 20e siècle. Grâce ou à cause de Christophe Colomb ?