Le communiqué du président Luis Abinader a été signé le 7 septembre 2022. Immédiatement appliqué, il demande au directeur général de l’immigration d’empêcher l'entrée sur le territoire national de 13 ressortissants haïtiens qui constitueraient une menace pour la sécurité nationale et les intérêts de la République.
Douze d’entre eux sont des leaders des gangs dont les actions contre la population, paralysent la capitale Port-au-Prince et ses environs.
La 13e personne n’a pas le même profil. Il s’agit de l’ancien Premier Ministre par intérim, Claude Joseph, qui a été nommé par Jovenel Moïse le président haïtien, assassiné en juillet 2021. Claude Joseph a également occupé le poste de ministre des affaires étrangères et des cultes. Il est ancien professeur des universités aux États-Unis.
Selon le communiqué du président de la République Dominicaine, Claude Joseph (et les 12 chefs de gangs armés), ont des antécédents judiciaires. "Ils représentent une menace pour la sécurité nationale et les intérêts de la République Dominicaine".
Une réaction d’étonnement
Cette interdiction de séjour en République dominicaine a suscité une forte réaction de la part de Claude Joseph. Ce dernier estime être sanctionné pour son opposition aux décisions prises par le Président dominicain notamment son refus de régulariser tous les Haïtiens en situation migratoire irrégulière vivant sur le territoire dominicain.
Plus tard dans la journée du 8 septembre 2022, le secrétariat de Claude Joseph a publié un communiqué de presse en rappelant ses attaques envers le président de la République Dominicaine, Luis Abinader et surtout sa demande d'une intervention des États-Unis pour rétablir l'ordre en Haïti.
Selon Claude Joseph, le président Abinader est un hypocrite qui s’est autorisé à parler au nom d’Haïti sans en avoir le mandat.
Les réactions en Haïti
Les principales prises de positions des groupes politiques et civiques ont été entendues sur les ondes de Magik9 et également dans les pages du quotidien "le Nouvelliste".
Je ne comprends pas que le nom d’un représentant de mon pays soit associé à ceux de chefs de gangs, c’est intolérable. Je recommande à l’État haïtien, à travers le ministère des affaires étrangères, d’intenter une action auprès du gouvernement dominicain pour rétablir la situation
Liné Balthazar, président du Parti haïtien Tèt Kale
Bien que Claude Joseph était Premier ministre par intérim sous l’administration du président Moïse au cours de laquelle il y a eu beaucoup de violations des droits humains, il n’y a jamais eu de dossier révélant une quelconque relation de M. Joseph avec des bandits
Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH)
On ne peut pas accepter que le nom de Claude Joseph figure sur cette liste à côté de ceux des chefs de gangs. C’est un affront
Youri Latortue, ancien sénateur de l’Artibonite
Ariel Henry, l’actuel Premier ministre par intérim n’a pas encore fait de déclaration.