Qu’est-ce que la Martinique peut attendre de la COP 28 ? Serons-nous rassurés, ou pas, à l’issue de ce sommet mondial quant à la limitation du réchauffement du climat ? Nous le savons, l’archipel de la Caraïbe est l’une des régions du monde les plus vulnérables au dérèglements des régimes des vents et des pluies et de l’ensoleillement.
L’érosion de nos littoraux, la disparition d’animaux et de plantes, les menaces sur les récifs coralliens, la succession d’épisodes de sécheresse aigües et d’ouragans violents sont autant de signes que la nature est perturbée, dans notre région aussi, du fait de l’activité humaine à l’échelle planétaire.
La cause principale en est le développement continu de l’industrie, des transports et de l’agriculture extensive. Des phénomènes générés par la Révolution industrielle en Europe qui se sont étendus au fil du temps à toute la planète.
Des causes connues et documentées
L’expansion économique a été assise depuis les années 1800 sur l’exploitation des énergies fossiles - charbon, gaz, pétrole. Des combustibles responsables des trois-quarts des émissions de gaz nocifs. Ils retiennent le rayonnement solaire dans l’atmosphère qui se transforme en une serre gigantesque. La chaleur emprisonnée retombe sur la surface du globe et les températures augmentent.
Chacun ressent ces fortes températures. D’ailleurs, le 17 novembre 2023 a été le jour le plus chaud jamais enregistré dans l’histoire de l’humanité, en Martinique aussi. D’où notre intérêt de suivre cette conférence dont l’enjeu consiste à confirmer, ou pas, l’Accord de Paris de 2015.
Cette charte signée par les 197 États membres de l’ONU recommande de contenir, d’ici la fin du 21e siècle, l’augmentation des températures à 2 degrés de plus que les températures du début du 19e siècle.
Le GIEC est sceptique sur l’issue du sommet annuel
Or, les scientifiques du GIEC (le Groupement intergouvernemental des experts sur le climat) estiment que la température augmentera de 3 à 4 degrés d’ici à l’année 2100.
Dans la Caraïbe, cela pourrait être pire, à cause de notre situation géographique et de la petite taille de la plupart de nos îles.
Mais voilà, "c’est mieux que si c’était pire" comme l’a dit Jean Jouzel, l’un des climatologues français les plus écoutés, récement sur le plateau de France 2. Pour lui, la COP 28 doit poursuivre le même objectif que les 27 éditions précédentes du sommet mondial sur le climat.
Il y a de quoi être sceptiques. Surtout avec ce mauvais signal de la nomination comme président de la conférence du ministre de l’Industrie des Émirat arabes unis, par ailleurs PDG de la compagnie pétrolière Adnoc. Une nomination qui a provoqué, comme le souligne le quotidien Le Monde, l’incrédulité, le scepticisme ou la colère de nombreux experts du climat.
Il reste à savoir si la COP 28 se terminera sur des décisions courageuses et raisonnables.