C'est après la plaidoirie de son avocat, Me Philippe Edmond-Mariette, et suite à un arrêt de la 11ème Chambre de l’instruction de Paris que Jean-Manuel Nedra est donc sorti de prison le vendredi 3 janvier.
L'homme est désormais placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de rester dans l’Hexagone jusqu’à nouvel ordre et de pointer, une fois par mois, au commissariat relevant de son domicile.
Selon Me Edmond-Mariette il est aussi fait interdiction à Jean-Manuel Nedra d’entrer en contact avec les autres personnes mises en cause dans la procédure inhérente à cette affaire. Selon l'avocat martiniquais en effet, d’autres personnes ont été arrêtées.
Aucune date de procès fixée pour le moment
L'instruction de cette affaire se poursuit et à écouter Philippe Edmond-Mariette aucune date de procès n'est, pour le moment, fixée, ce type de dossier relatif au trafic de stupéfiants nécessitant généralement de longues procédures.
Pour rappel, peu après son interpellation l'ancien footballeur de l’Aiglon du Lamentin aujourd'hui âgé de 31 ans, était entendu par un juge d’instruction puis mis en examen et placé en détention provisoire dans l'Hexagone.
Me Edmond-Mariette n'a pas caché sa satisfaction suite à cette remise en liberté conditionnelle. L'avocat laisse par ailleurs entendre que son client n'est pas le seul responsable dans cette affaire.
Enfin, nous obtenons la remise en liberté de Jean-Manuel Nedra. Et il faut se réjouir parce que deux ans c'est long. L'instruction n'est pas arrivée à son terme, donc je ne peux pas faire de commentaires sur le contenu même du dossier. Mais il est évident que Jean-Manuel Nedra a été utilisé et manipulé.
Philippe Edmond-Mariette, interrogé par Cécile Marre
Une plainte pour violation du secret de l'instruction
À l’époque des faits, l'avocat martiniquais affirmait que des journalistes exerçant dans l'Hexagone avaient eu connaissance de la procédure pénale relative à Jean-Manuel Nedra, notamment les propos tenus par son client lors de ses auditions. Philippe Edmond-Mariette avait alors indiqué sa volonté de porter plainte pour "violation et recel du secret de l'instruction".
Cette plainte est déposée parce que, dès le lendemain, nous avions dans la presse le contenu des déclarations de mon client. J'avais trouvé ça inacceptable. Ce n'est absolument pas des avocats qui auraient pu dire la moindre chose parce qu'il était encore dans les locaux de la police en garde à vue, puis transféré au Parquet de Bobigny. Donc j'ai déposé une plainte et le procureur de Bobigny a ouvert une information judiciaire qui suit son cours. Je ne doute pas que nous arriverons à éclaircir les moyens par lesquels ces informations sont sorties. Je précise que quand ces informations sont publiées, elles sont généralement faites pour prévenir les commanditaires afin qu'ils puissent adapter leurs réactions par rapport au contenu du dossier pénal et aux déclarations faites par les malheureuses "mules" qui sont, elles, en garde à vue.
Philippe Edmond-Mariette, au micro de Cécile Marre
Me Edmond-Mariette a indiqué son espoir que l’instruction de cette affaire puisse être clôturée dans le courant de l’année 2025. L'avocat a en outre alerté sur le nombre important d'interpellations de jeunes antillo-guyanais, impliqués en tant que "mules" dans des trafics de stupéfiants par voie aérienne entre l'Hexagone et nos territoires.