Les élections territoriales de 2021 permettent l’émergence de nouvelles forces politiques dont plusieurs ne revendiquent aucune orientation idéologique précise. Un paradoxe, alors que le pays est à la recherche d’un nouveau souffle.
Quelle coalition sera choisie pour exercer le pouvoir ? Quelles sont les formations politiques qui pourront définir un objectif partagé ? Presque toutes les listes en compétition relèvent du schéma classique de l’alliance électorale. Un scénario connu depuis les premières élections régionales de 1983.
Cependant, le climat est différent cette année. Les coalitions étaient constituées uniquement par des mouvements politiques. Or, en 2021, plusieurs listes sont composées par des personnalités ou par des mouvements citoyens disposant d’une implantation limitée et récente.
C’est dire si la nature de la coalition politique a fortement évolué ces trente dernières années. Aujourd’hui, il s’agit de s’entendre sur des projets consensuels. Auparavant, ces alliances étaient fondées sur des accords portant sur le statut politique.
Pendant longtemps, les partisans de l’autonomie se regroupaient entre eux. Même schéma pour ceux qui militaient pour l’indépendance. Bien entendu, ceux qui refusaient ces deux options agissaient de même.
Des clivages réactualisés
La querelle du statut, omniprésente dans notre vie publique depuis la fin de la Première guerre mondiale, a été vidée de son sens. De nos jours, rares sont les mouvements politiques remettant en cause, dans la pratique, notre insertion au sein de France et de l’Union européenne.
Un consensus non dit s’est installé au sein de notre personnel politique. Il est persuadé que nous pouvons obtenir des avancées en termes de responsabilités et surtout, de leviers de développement dans le cadre légal actuel. Les divergences politiques ne portent plus sur la nature et sur l’intensité de nos relations avec l’Etat. Elles sont désormais illustrées par des conceptions différentes de la notion de développement.
L’autonomie est désormais un mirage
L’urgence est à la création d’emplois permettant la création de richesses. L’autonomie alimentaire, énergétique et sanitaire a pris le pas sur l’autonomie politique. D’où la tonalité générale des programmes des listes portant sur les meilleures manières de combattre le chômage, de lutter contre le vieillissement de la population, de trouver des solutions pour retenir les jeunes au pays ou d’améliorer la vie quotidienne de chacun.
Pour la plupart des candidats, la situation globale du pays appelle la recherche de l’efficacité des décisions à mettre en oeuvre par la TM. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, de noter des rapprochements qui eussent pu paraître surprenants, voire contre-nature, voici peu. Mais voilà, l’air du temps est au pragmatisme, qui est devenue la valeur cardinale de la politique à la martiniquaise.