Le moment est venu d’accepter l’idée que les deux principales religions pratiquées dans le monde, l’islam et le christianisme se sont accommodées durant de longs siècles de l’esclavage. Les historiens abordent ce débat sans passion.
Comment les descendants d’esclaves africains peuvent-ils être chrétiens ou musulmans ? Quel mécanisme psychologique explique que l’opprimé adhère aux valeurs de son oppresseur ? Pourquoi les héritiers des victimes ne peuvent-ils s’affranchir de vérités dérangeantes ?
En islam comme en chrétienté, la traite négrière et l’esclavage ont été tolérés, encouragés, autorisés. Ce qui n’a pas empêché l’islamisation de l’Afrique noire, ni l’évangélisation de l’Amérique des plantations. L’âme humaine a des mystères que la raison ignore.
Autre point commun entre les traites musulmane et chrétienne, l’occultation réussie de ces exactions. Évoquer de nos jours la responsabilité des dignitaires religieux musulmans et chrétiens dans la justification du trafic d’êtres humains provoque des crispations. Surtout chez les Arabes d’aujourd’hui. Ils peinent encore à assumer ce passé.
Chez les chrétiens, le débat est devenu moins passionnel depuis la spectaculaire déclaration du pape Jean-Paul II. En voyage à Gorée en février 1992, il accomplit le geste tant espéré depuis des siècles. Le chef de l’Église catholique, l’un des plus éclairés de la période récente, demande pardon aux descendants des victimes de la traite.
Un geste fort, quand plusieurs de ses prédécesseurs ont permis l’innommable. Ainsi du pape Eugène IV, en 1435. Il condamne l’esclavage des habitants des îles Canaries, mais ne dit rien de celui pratiqué en Afrique par les Portugais. Ainsi de Nicolas V, en 1454. Il autorise la traite des Nègres de Guinée, amenés de force à Lisbonne.
Ainsi de Sixte IV, en 1481. Il ouvre l’Afrique au Portugal. Ainsi d’Alexandre VI, en 1494. Il partage le soi-disant Nouveau monde entre l’Espagne et le Portugal en signant le traité de Tordesillas.
Histoire ancienne ? Le droit à l’oubli ne doit pas nous faire oublier que les religieux, musulmans et chrétiens, ont souvent oublié les principes et les valeurs qu’ils étaient supposés incarner.
En islam comme en chrétienté, la traite négrière et l’esclavage ont été tolérés, encouragés, autorisés. Ce qui n’a pas empêché l’islamisation de l’Afrique noire, ni l’évangélisation de l’Amérique des plantations. L’âme humaine a des mystères que la raison ignore.
Autre point commun entre les traites musulmane et chrétienne, l’occultation réussie de ces exactions. Évoquer de nos jours la responsabilité des dignitaires religieux musulmans et chrétiens dans la justification du trafic d’êtres humains provoque des crispations. Surtout chez les Arabes d’aujourd’hui. Ils peinent encore à assumer ce passé.
Chez les chrétiens, le débat est devenu moins passionnel depuis la spectaculaire déclaration du pape Jean-Paul II. En voyage à Gorée en février 1992, il accomplit le geste tant espéré depuis des siècles. Le chef de l’Église catholique, l’un des plus éclairés de la période récente, demande pardon aux descendants des victimes de la traite.
Un geste fort, quand plusieurs de ses prédécesseurs ont permis l’innommable. Ainsi du pape Eugène IV, en 1435. Il condamne l’esclavage des habitants des îles Canaries, mais ne dit rien de celui pratiqué en Afrique par les Portugais. Ainsi de Nicolas V, en 1454. Il autorise la traite des Nègres de Guinée, amenés de force à Lisbonne.
Ainsi de Sixte IV, en 1481. Il ouvre l’Afrique au Portugal. Ainsi d’Alexandre VI, en 1494. Il partage le soi-disant Nouveau monde entre l’Espagne et le Portugal en signant le traité de Tordesillas.
Histoire ancienne ? Le droit à l’oubli ne doit pas nous faire oublier que les religieux, musulmans et chrétiens, ont souvent oublié les principes et les valeurs qu’ils étaient supposés incarner.