Comment remplacer les traditionnelles embrassades de la bonne année ?

Dans les rues de Fort-de-France.

Comment allez-vous souhaiter la bonne année aux personnes qui fêtent la Saint-Sylvestre avec vous ?Traditionnellement les personnes s’embrassent et se prennent dans les bras. Avec la Covid, il est interdit de le faire. Certains passeront outre, tandis que d’autres ont déjà tout prévu. 

 

En Martinique et dans l’hexagone, quand sonnent les douze coups de minuit le soir de la Saint-Sylvestre, il est de tradition d’embrasser tous les convives et de leur souhaiter le meilleur pour l’année nouvelle. 

Mais ce passage de 2020 à 2021 sera perturbé par la pandémie de Covid. Depuis des mois, il ne faut plus s’embrasser ou avoir un contact prolongé avec autrui comme lors d’une poignée de main. 

Il n’y aura pas d’exception pour ce réveillon. Au contraire, les autorités ont rappelé que pour le bien de tous, il faut scrupuleusement respecter les gestes barrières ainsi que la distanciation physique.

Alors, comment remplacer cette tradition ?

 

Élodie passe la soirée avec ses voisins. Cette année, elle ne fait rien de spécial, juste un repas. Elle a déjà prévenu ses invités que "chacun sera dans son coin avec son plat. On fera un "check" traditionnel antillais. Il n’y aura ni câlin ni embrassade". 

De son côté Fanny a décidé qu’elle trinquera avec ses deux invités. 

Éric fera la fête avec sa compagne et leurs deux enfants qui viennent pour l’occasion. "C’est sûr et certain que je vais embrasser ma chérie et mes enfants. Nous avons tous fait des tests, ça va de notre côté". 

Séverine est ravie de cette année sans câlins ni embrassades. "On va garder nos distances. Personnellement je trouve cela mieux car je ne suis absolument pas câline, pas embrassade. Déjà que nous sommes plus nombreux que le chiffre autorisé, nous allons essayer de faire les choses bien".

Crier, taper dans les mains, se checker....

 

Jean-Baptiste et Anne-Charlotte sont venus spécialement en Martinique pour passer les fêtes de fin d’année. Début septembre pendant trois semaines, ils ont été très malades avec la Covid. Ils estiment donc avoir des anticorps contre la maladie, ce qui justifie pour eux, d’embrasser les convives. "On va quand même faire attention car rien n’est sûr scientifiquement" prévient-elle. 

Jordi, un jeune Martiniquais qui fait ses études au Canada est de retour pour les fêtes de fin d’année. Il est heureux d’être entouré de ses proches qu’il n’a pas vu depuis 1 an. Une année particulièrement longue pour lui  avec deux confinements.

Pour le nouvel an, je vais faire très attention car je suis passé par le Canada et Paris. Mes parents et mes grands-parents sont assez âgés. Je ne veux pas qu’il leur arrive quelque chose à cause de moi. On va quand même faire la fête, le cœur y sera et à minuit on va crier, taper dans les mains, se checker.... ".

Jordi, étudiant martiniquais au Canada

"Cela ne va pas me manquer"

 

"Cette année on ne s’embrassera pas" sourit Marco. Le jeune retraité qui vient de s’acheter un bateau accueille un couple d’amis pour l’occasion. Ils seront quatre et comptent "trinquer avec un bon champagne" à minuit. Triste il affirme que "cela ne va pas me manquer, c’est plutôt mes enfants qui vont me manquer. S’ils avaient été là, je les aurai embrassés". "Trinquer c’est bien aussi" conclut-il. 

Erwann, le buraliste, n’a pas encore réfléchi à la question. Il décidera sur le moment et n’exclut pas de passer outre le protocole sanitaire. Il espère que la situation s’améliorera assez vite mais il reste assez pessimiste et pense que les embrassades ne se feront plus avant plusieurs années. 

De nombreux Martiniquais ont donc décidé de suivre les recommandations de la préfecture afin d’éviter une troisième vague de Covid.