Comment sont fabriqués les prix des carburants et qui décide des augmentations ?

Approvisionnement de carburant dans une station-service de Fort-de-France.
Le prix du sans-plomb a augmenté de 13 centimes ce mois de mai 2019, passant de 1,43 euro à 1,56 euro. Une hausse conséquente pour les automobilistes sur fond de contexte géopolitique, de spéculation et de variation des cours du baril.
 
C’est la mauvaise nouvelle de ce début de mois mai 2019. À la pompe, les automobilistes ont bien remarqué quelques changements et ils sont plutôt mécontents.

Le litre d’essence a augmenté de 13 centimes alors que le litre de gazole ne prend qu’un centime d’euros. Le prix de la bouteille de gaz de 12,5 kg diminue de 43 centimes.

Pourquoi cette différence ?


(Re)voir le reportage avec des images de Patrick Jean Guitteaud.
Depuis la grande grève de 2009, les prix du carburant en Outre-Mer sont fixés par le code de l’énergie. C'est la DIECCTE, la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi qui élabore le savant calcul.

La SARA, la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles, communique à l’institution le prix de sortie du carburant. Ce dernier varie en fonction du cours du baril et il prend en compte les coûts de fonctionnement, qui eux sont fixes.
À cela s’ajoutent les coûts de distribution (transport, fonctionnement des stations-service) et les taxes. Tous ces paramètres déterminent le prix final de l’essence.
 

D'autres paramètres entrent en jeu


La part variable est imputée au prix du baril qui fluctue en fonction de l’offre et de la demande. Ainsi, ces derniers mois la tension sur le marché est forte sur le marché européen qui change de carburant entre les saisons d’été et d’hiver.

Même si nous ne dépendons pas du marché européen, mais du marché caribéen, cela influe sur le cours du carburant. Sur trois mois, le cours moyen a progressé de 21 %.
Le contexte géopolitique explique également cette tendance à la hausse. En Libye et au Venezuela, les exportations sont en baisse tandis que celles d’Iran sont frappées d’interdiction totale par les États-Unis.