Le compromis n’est pas à l’ordre du jour

Manifestation devant le siège de la CTM ( mardi 14 novembre 2017)
Quels points communs entre le conflit du Parc naturel et la gestion de la crise du transport en commun foyalais ? Aucun, si ce n’est cette incapacité de certains de nos élus à trouver des compromis honorables.
Alors comme ça, les dirigeants indépendantistes appellent la police nationale pour déloger du hall de la CTM une poignée de syndicalistes et d’agents grévistes du Parc naturel ? Des esprits chagrins diront que le MIM a avalé son drapeau, lui qui dénonçait habituellement "les forces de l’ordre colonial". Les temps changent, n’est-ce pas ? Peu importe que des militants indépendantistes soient surpris ou choqués.

Alors comme ça, le réseau du transport en commun de l’agglomération de Fort-de-France, le TCSP, n’est toujours pas en service ? Pourtant, aucun obstacle n’empêche plus les bus achetés à prix d’or de circuler. Le circuit réservé qui a coûté deux fois plus cher que prévu, à près de 500 millions d’euros, est emprunté par les "djeuns" à scooter, les joggers et quelques taxis collectifs. Moqueries et traits d’ironie fusent ici et là. Il se dit que plusieurs chansons de carnaval sont déjà prêtes à ce sujet.

Ces deux exemples d’interminables contentieux sont, selon des critiques entendues ici et là, de parfaites illustrations de l’inaptitude au compromis de nos dirigeants politiques. La passion l’a emporté sur la raison. Les protagonistes ont beau dire qu’ils ont tout essayé pour une sortie de crise, aucune solution ne pointe à brève échéance, dans un cas comme dans l’autre.

Dans le mauvais feuilleton du Parc naturel, la dimension humaine est désormais occultée par la dimension judiciaire. Personne n’en sortira indemne. Dans le mauvais film du TCSP, le règlement de comptes prend le pas sur la logique économique. Cette séquence laissera des traces.

Mais, au fait, pourquoi critiquer nos dirigeants sur leur incapacité à trouver des solutions ? Dans notre pays magique, version du paradis absurdement ratée, nous avons bien le droit d’avoir nos querelles intestines nourries par la violence verbale. Nous pouvons bien organiser nos guéguerres politiciennes, dans le droit fil d’une certaine tradition d’intolérance. Où est le problème ? Nos chefs doivent bien s’affronter tout le temps, même après les élections. Non ? Que celui qui n’est d’accord lève le doigt !