Le jour de son suicide, le 8 mars 2018, un individu a filmé le cadavre d’Océane (17 ans) qui venait de se jeter sous un train, à la gare d’Évry-Courcouronnes (en région parisienne). Puis, l’homme a décidé de poster la scène macabre sur le réseau social Snapchat.
L'auteur de ce cliché a écopé d’un rappel à la loi, "mais notre famille a souhaité le poursuivre au civil" et créer parallèlement une association, explique la sœur aînée.
Cette démarche avait pour but d'alerter et de dénoncer cet acte devenu un geste banal dans notre société et de démontrer par une condamnation que c'est un délit.
Car c'est un fait, le partage de violence en tout genre, comme les viols, meurtres, agressions, scènes d'accidents…, sont des images quotidiennes qui inondent les réseaux sociaux.
L’association prévention Océane est née
C'est pour cela que depuis février 2020, l'association Prévention Océane a été créée.
Nous souhaitons tout d'abord récolter des témoignages de victimes, afin d'appuyer notre action auprès des différentes institutions comme (entre autres) le ministère de la justice.
Le jugement a été rendu mercredi 28 octobre 2020 par la 17e chambre civile du tribunal judiciaire de Paris. L’auteur des faits a été condamné à verser des dommages et intérêts à chacun des membres de la famille d'Océane.
Le tribunal a considéré que "l’image diffusée d’Océane porte atteinte au respect qui est dû aux personnes décédées".
La juridiction a confirmé en outre, que "la diffusion d’une photographie du cadavre gisant sur la voie publique d’une personne, caractérise une faute civile qui engage la responsabilité de son auteur et son obligation de la réparer".
La famille est satisfaite
Nous sommes satisfaits de la décision car la justice a condamné l'auteur de ce cliché, et cela, je l'espère pourra permettre à d'autres victimes d'entamer des démarches auprès des tribunaux.
Dans notre action, nous souhaitant également libérer la parole de victimes de photos intimes volées par exemple, diffusées et partagées via les réseaux sociaux, au lieu qu'elles se culpabilisent.
Cela vaut aussi pour le "happy slapping", très répandu dans le milieu scolaire, ou les structures recevant des adolescents/jeunes adultes.
Laurence Alger ajoute qu'il est nécessaire à ses yeux, "d'éduquer dès son plus jeune âge la nouvelle génération, sur les dangers des réseaux sociaux".