Depuis quelques jours, une pétition en ligne circule sur change.org afin d’alerter les pouvoirs publics sur les risques encourus par ces libéraux, en contact permanent avec des patients parfois à risque.
Dans ce contexte de pandémie au niveau local, il faut savoir que les infirmiers libéraux ne sont pas protégés. On nous demande de soigner la population la plus à risque, sauf que nous n’avons pas de masques, plus de solutions hydro-alcooliques. L’ARS avaient mis à disposition de chaque professionnel libéral une boîte de 50 masques en pharmacie, mais le stock a rapidement été épuisé dans plusieurs officines.
Personnellement j’ai parcouru 7 pharmacies sans succès. La majorité des collègues n’ont pas de masque, sachant qu’un masque chirurgical est "valable" 4 heures de temps...il faut donc en changer régulièrement (...). Nous sommes plus des vecteurs du virus à l’heure actuelle, que des soignants qui luttent contre sa propagation.
Les infirmiers libéraux se demandent donc comment ils doivent agir !
"On se met en danger et nos patients aussi"
Tania Lacrampe est elle aussi infirmière libérale depuis près 15 ans. Elle mesure la complexité de la situation.
Angélique, Tania et leurs collègues s'interrogent encore sur la conduite à tenir face à cette situation, par rapport aux risques encourus sans masque de protection. Alertée par la présidente de l’ordre des infirmiers de Martinique (Mireille Chibourg), l'Agence Régionale de Santé n'avait avancé aucune date pour la fourniture de cet équipement, jusqu'à la nouvelle allocution du Président de la république, lundi 16 mars 2020.Moi je prends les précautions basiques : je me lave régulièrement les mains, je fais attention pour qu’on ne me tousse pas dessus, je garde une certaine distance, mais quand on fait des soins d’hygiène (par exemple une toilette), on ne peut pas être à 2 mètres du patient. Du coup, nous sommes exposés d’un foyer à l’autre et devenons ainsi des vecteurs potentiels du virus.
On se met en danger et nos patients aussi. Donc c’est un vrai dilemme : continuer à soigner les gens, mais sans les moyens de protection adéquates. Et si dans quelque temps on nous réquisitionne en cas de saturation des hôpitaux pour des prises en charge à domicile de personnes refoulées, nous serons encore plus exposés évidemment.
Masques : priorité au personnel médical et infirmiers libéraux.
Emmanuel Macron a annoncé que les masques de protection seront prioritairement réservés au personnel de santé dont les infirmiers libéraux. Ce matériel devrait être disponible avant la fin de la semaine, dans les pharmacies de Martinique