Coronavirus : le pire de la crise est devant nous

Nous arrivons progressivement vers un nouveau palier de l’épidémie de coronavirus. Nous en avons les prémices avec le nombre de personnes malades qui augmentent chaque jour et la venue imminente d’un navire militaire dans la zone des Antilles et de la Guyane.
 
L’arrivée prochaine d’un porte-hélicoptère équipé d’un hôpital de campagne de 60 lits est un révélateur à double titre. Tout d’abord, cette décision annoncée par le président de la République met en relief les carences de nos hôpitaux, dénoncé par le personnel depuis de nombreuses années. Sinon, à quoi bon mobiliser un navire de guerre, sauf à soulager le CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique) ?

Ensuite, le déploiement de ces moyens logistiques et humains massifs se situe dans le droit fil de la communication présidentielle. Le chef de l’Etat estime que le pays est en guerre. Contre un ennemi invisible et insaisissable certes, mais en guerre. Aux grands maux, les grands remèdes, veut-il nous faire admettre. Le précédent de Mulhouse, où un hôpital militaire a été érigé, nous le rappelle.

Mobiliser la marine de guerre revient aussi à reconnaître que la catastrophe sanitaire est devant nous. L’observation de l’évolution de la maladie dans le monde permet à nos spécialistes de prédire que le pire est à venir. Nous n’avons pas encore atteint le pic de l’épidémie. Le nombre de malades du Covid-19 va continuer d’augmenter de plus en plus chaque jour. Les médecins et les infirmières seront bientôt débordés. Le service de réanimation du CHUM sera saturé.
 

Se préparer à la catastrophe annoncée


Nous sommes condamnés à guetter la vague de malades à brève échéance. Plusieurs dizaines seront sévèrement atteints. Il faudra déplorer de nombreux décès, comme le prévoient nos experts. La pénurie de masques de protection pour le personnel soignant y sera pour beaucoup.

Il n’est pas question d’attendre le désastre sans réagir. Fort heureusement, plusieurs de nos élus prennent des décisions de bon sens. Les citoyens, eux aussi, s’organisent pour se protéger. Nous avons une culture du risque éprouvée de longue date. Nous saurons nous inspirer des périodes de cyclones pour nous prémunir contre l’adversité, comme nous l’ont appris nos aînés. Eux savaient pertinemment que les meilleurs spécialistes des affaires des Martiniquais, ce sont les Martiniquais eux-mêmes.