La Cour Suprême de Trinidad et Tobago annule les lois contre l’homosexualité

Trinidad et Tobago, les manifestants fêtent la décision de supprimer les lois contre l'homosexualité
Selon le juge Devindra Rampersad de la Cour Suprême de Trinidad-et-Tobago, "les lois contre l'homosexualité ne respectent pas les droits de chaque individu à jouir pleinement d’une vie privée et d'une vie familiale". Le gouvernement compte faire appel.
La loi contre l’homosexualité à Trinidad-et-Tobago n’a pas encore été invalidée, mais le juge qui a entendu les premiers arguments a comparé cette législation à l’apartheid en Afrique du Sud et à l’Holocaust en Allemagne.

"Cette requête concerne la dignité de chaque individu. Il ne s’agit pas d’un débat religieux. Ce tribunal estime que la dignité humaine est un droit fondamental reconnu dans toutes les sociétés démocratiques du monde et dans la Constitution de la République de Trinidad-et-Tobago," rappelle le juge Devindra Rampersad.

C’est Jason Jones, activiste pour les droits des homosexuels, qui avait contesté la constitutionnalité des lois qui criminalise l’homosexualité à Trinidad-et-Tobago. Selon la loi relative aux délits sexuels qui existe depuis l’époque coloniale, "tout homosexuel encourt une peine de prison de 25 ans".
Jason Jones et les membres de la communauté gay fêtent la décision de la Cours Suprême
Jason Jones qui a fui son pays en 1996 a demandé à la justice de trancher sur la constitutionnalité qui criminalise les relations intimes entre adultes consentants du même sexe.



À l’extérieur du palais de justice, des activistes homosexuels qui attendaient la décision du juge ont été agressés lors de confrontations avec les membres du groupe musulman Jamaat al Muslimeen.

 Yasin Abu Bakr, leader de Jamaat al Muslimeen, a exprimé la colère de ses partisans.

"Personne ne peut légiférer la loi de Dieu" (Yasin Abu Bakr).

Faris Al Rawi, le ministre de la Justice de Trinidad-et-Tobago, a annoncé que le gouvernement fera appel de la décision de la Cour Suprême.