Crash du 16 août 2005 : une orpheline fait son deuil en racontant son histoire

L’Association des Victimes du Crash du 16 Août 2005 organise ce mardi (16 août) des dépôts de gerbe. Mais les années passent et on oublie peu à peu cette catastrophe. Nathalie Nancy Cissé a choisi de s'en souvenir. Elle a perdu ses parents dans l'accident. Elle vient de publier un livre.
Il y aura peut-être ici et là un dépôt de gerbe ou une messe dite en hommage aux victimes du crash du 16 août 2005. Mais les années passent et on oublie peu à peu ce drame qui a touché l'île en plein coeur. C’est le douloureux constat que fait Nathalie Nancy Cissé. Ses parents, Huguette et Gabriel Nancy, font partie des cent cinquante-deux Martiniquais morts dans l'accident de la West Caribbean au Venezuela.

"Très peu s'en souviennent autour de moi", explique Nathalie Nancy Cissé qui publie ce mois-ci un un ouvrage : "Vol 708 Panama-Martinique, la carte postale tant redoutée"*. "Pour nous c'est tellement ancré. J'ai du mal à accepter que tout le monde oublie. Pourtant, c'est la nature humaine, on passe à autre chose. Mais nous, on n'oublie pas".

"J'avais envie de rendre hommage à mes parents"

Dans ce livre, Nathalie Nancy Cissé revient sur cette période de onze ans : l'annonce du crash, la reconstruction après la mort de ses proches, l'enquête et les poursuites judiciaires qui n'aboutissent pas. Ce livre, très émouvant, remplis de souvenirs de famille, raconte surtout ses parents. Huguette et Gabriel Nancy se sont rencontrés à Lyon où ils ont fait leur vie. Puis au moment de la retraite, ils décident de retourner en Martinique, dans leur île natale. "Je n’avais pas besoin d’écrire un livre de haine, de revendications. J’avais envie de rendre hommage à mes parents, de dire que c'étaient des gens formidables, qu'ils m'ont donné le meilleur", précise Nathalie Nancy Cissé.

Deux mois ont été nécessaires pour écrire cet ouvrage. "Les mots sont venus un à un presque sans réfléchir. J'ai commencé à écrire le titre et tout a suivi. Mais au niveau des émotions, ça a été plus compliqué", reconnaît l'auteur. "Je l'ai écrit parce que j'avais envie de poser sur papier ce que j'avais vécu, ce que j'avais ressenti pour n'oublier aucun détail. Je ne savais pas que j'allais faire mon deuil grâce à cela".

Écoutez notre entretien avec Nathalie Nancy Cissé :
*Vol 708 Panama-Martinique, la carte postale tant redoutée de Nathalie Nancy Cissé, paru aux éditions Les Passionnés de bouquins, 81 pages.